Se lancer en affaires malgré tout
La jeune entrepreneure Marianne Lemay a fondé son entreprise après avoir reçu un diagnostic de cancer
Marianne Lemay a tellement aimé travailler dans l’univers effervescent de deux jeunes entreprises, d’abord Gsoft, puis Cangaroo, qu’elle a eu envie de créer sa propre entreprise. En 2019, elle a donc fondé Kolegz. Rien n’aurait pu l’arrêter. Même pas un diagnostic de cancer…
« C’est même la maladie qui m’a donné la poussée nécessaire. Le risque de m’établir à mon compte ne pesait plus très lourd dans la balance face au risque que présentait le cancer », explique la jeune entrepreneure.
La recherche d’un traitement pour la leucémie myéloïde aiguë qui l’affecte a été éprouvante. Ce n’est qu’au troisième essai, « ma dernière chance », que les médecins ont trouvé la chimiothérapie qui stoppait la progression de la maladie. Prise par voie orale, elle épargne heureusement à Marianne des effets secondaires désagréables.
« Le cancer est en dormance depuis un an, explique-t-elle. Je suis donc retournée au bureau en demandant de travailler quatre jours seulement. La cinquième journée, je montais mon projet d’affaires. »
CROISSANCE RAPIDE
En juillet dernier, elle a lancé Kolegz, qui offre un accompagnement stratégique pour attirer et fidéliser les employés. Les mandats n’ont pas tardé à entrer, même sans démarchage.
« Dès octobre, l’entreprise était rentable », explique Marianne Lemay.
Son secret ? La force de son réseau. Depuis longtemps présente sur les réseaux sociaux par le biais d’un blogue et de vidéos, elle a su ainsi se créer un réseau de lecteurs et bâtir sa crédibilité, des éléments qui ont contribué à la croissance de sa clientèle.
« Dans mes expériences de travail, j’ai aussi eu à porter les deux chapeaux, soit la gestion des RH et le marketing pour des entreprises du domaine technologique. Ces expertises me servent bien aujourd’hui. »
En ce temps de pénurie de main-d’oeuvre, les employeurs ont besoin plus que jamais de stratégies de recrutement et de rétention efficaces. « En fondant Kolegz, je me donnais le moyen d’aider plusieurs entreprises plutôt qu’une seule », explique-t-elle.
Depuis janvier dernier, Kolegz a pignon sur rue sur la Rive-sud, dans la région de Montréal. L’entrepreneure a aussi recruté sa première employée, et d’autres embauches sont déjà prévues. Sa clientèle, une majorité de PME, mais aussi de grandes organisations, oeuvre dans des secteurs variés.
TRANSPARENCE
Elle qui s’était donné six mois pour réussir ne se pose plus la question : elle est dans les affaires pour y rester. Et ce, même si l’entrepreneuriat, c’est les montagnes russes! « Parfois, je me dis : mais qu’est-ce que j’ai fait là, mais ça ne dure jamais longtemps. »
Elle a appris à composer avec la maladie. « C’est un cancer chronique pour lequel il n’y a pas de rémission. Pour le moment, en tout cas. Grâce à la recherche, un traitement pourrait être trouvé. C’est mon espoir. »
En attendant, il ne lui enlève ni son énergie ni sa grande efficacité à remplir ses mandats. Face aux clients, elle aborde le sujet avec transparence. « J’en parle au début, mais il est rare que les gens reviennent sur le sujet. J’ai la chance de travailler dans un milieu qui s’intéresse à la croissance personnelle. Je crois que mon histoire les inspire et leur donne le goût de travailler avec moi. »