Un Canadien jusque dans la moelle
Un autre grand du hockey nous a quittés, hier. De toute sa vie, Henri Richard n’a jamais perdu son amour pour le Canadien de Montréal. Il avait le CH tatoué sur le coeur, pour vrai.
Henri a tout donné pour le Tricolore durant sa carrière, et même après, il est toujours demeuré profondément amoureux de cette organisation. Il haïssait tous les adversaires de l’équipe, littéralement !
Je me souviens de l’avoir rencontré, à quelques reprises, avant un match entre le Canadien et les Nordiques et il me disait le plus sincèrement du monde : « Bergy, je ne peux pas te souhaiter bonne chance, ce serait te mentir ! »
C’était ça, Henri Richard. Sa loyauté n’avait d’égal que son profond respect pour le logo du Canadien. Il a permis à cette organisation de remporter onze fois la coupe Stanley, un record qui ne sera jamais égalé, surtout pas aujourd’hui, dans un contexte où les joueurs changent d’équipes comme de paires de jeans !
Henri Richard a fait partie des bâtisseurs de cette organisation, de ces légendes qui permettent encore aujourd’hui au Canadien de se classer parmi les organisations mythiques du sport professionnel. L’ancien numéro 16 a évolué à une époque où les plus grandes vedettes de l’équipe étaient francophones et comprenaient mieux que quiconque la signification de porter le chandail Bleu-blanc-rouge.
Ils étaient de véritables modèles pour les jeunes qui se chicanaient littéralement pour savoir qui auraient la chance de porter le 4 de Béliveau, le 9 de Maurice ou le 16 d’henri.
Malheureusement, aujourd’hui, les joueurs repartent tous chez eux une fois la saison terminée et on n’entend plus parler d’eux avant le camp d’entraînement.
PLUS QUE LE FRÈRE DE L’AUTRE
Henri Richard n’aimait pas qu’on le considère comme « le frère » de Maurice Richard, et il a pris les grands moyens pour qu’on se souvienne de lui pour le joueur qu’il était et non pour son lien de sang avec le Rocket. C’était un compétiteur né. Cet esprit de compétition l’a même amené à quelques reprises à avoir des prises de bec avec certains coéquipiers. Il n’y avait qu’une chose qui comptait pour lui et c’était la victoire.
Il ne parlait pas pour rien, mais quand il le faisait, il s’assurait que le message passe. Je me souviendrai toujours de cet épisode du printemps 1971, lorsqu’henri Richard s’était présenté devant la presse en traitant l’entraîneur Al Macneil d’incompétent après que l’équipe eut perdu le cinquième match de la finale de la Coupe Stanley face aux Blackhawks de Chicago.
Il n’avait peur de rien. Même s’il n’était pas le plus gros, il n’a jamais reculé devant qui que ce soit, et je me souviens l’avoir vu jeter les gants devant des joueurs beaucoup plus imposants que lui.
UNE IDOLE
Pour ma part, je me souviendrai toujours d’henri Richard, mon idole d’enfance.
Après l’avoir idolâtré étant plus jeune, j’ai eu la chance de le côtoyer à plusieurs reprises au cours des dernières années et de jouer au golf avec lui.
J’aimais bien le taquiner après une ronde de golf en lui demandant son pointage, ce à quoi il me répondait systématiquement et sans broncher : « C’est personnel ».
Hier, ce grand homme nous a donc quittés à l’âge de 84 ans, après s’être battu comme lui seul pouvait le faire contre une longue maladie.
Bon repos, Henri.