Le Journal de Quebec

Un bleuet bien triste

- MICHEL BEAUDRY

Imaginez-vous entrer dans le vestiaire du Canadien au Forum. Vous avez 18 ans et autour de vous, il y a des Lafleur, Mahovlich, Lapointe, Savard, Robinson et une tête plus blanche que les autres, un homme qui en est à ses derniers coups de lame, mais qui a bu 11 fois dans le trophée rêvé.

Mario Tremblay n’a pas été intimidé souvent dans sa vie, mais, cette fois-là, dans le vestiaire, il était hypnotisé par cet homme pas si grand, pas si gros et qui avait 38 ans, le même âge que sa mère, Maude. C’est à peine s’il pouvait concevoir que cette célébrité était en « combine » à côté de lui.

« MON NOM C’EST HENRI »

Mario raconte toujours avec plaisir un des premiers échanges avec son capitaine qui, lors de sa première campagne, Henri, lui, n’a disputé que 16 matches, ses derniers en saison régulière.

Le Bleuet se tourne vers son capitaine et lui dit : « Monsieur Richard, me passeriez vous le tape, s’il vous plaît ? » La réponse a été sèche et vive : « J’m’appelle pas Monsieur Richard, le kid. Mon nom c’est Henri. » La liaison, la soudure entre ces deux caractères a été instantané­e et ils sont devenus comme des frères.

Surtout que Lise, Madame Richard, avait pris sous son aile, la belle Colette, la Gaspésienn­e de son Mario chéri. « Ça, c’était de la famille, » m’a lancé Mario, très ému, et qui, pendant plusieurs années, était membre au club de golf Islmere de Laval avec Henri. Heureuseme­nt que les terrasses ne peuvent pas tout raconter.

Newspapers in French

Newspapers from Canada