Le Journal de Quebec

LES ONGLES DE GILLES

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1-Un lecteur, Gilles B., aimerait cesser de se ronger les ongles. Et quand se ronge-til les ongles ? Chaque fois qu’il entend dire, à la radio, à la télé, « le piéton a été happé par une voiture ». On peut s’étonner, en effet, de l’emploi « quasi systématiq­ue » du verbe « happer » dans les bulletins de nouvelles ou les articles de journaux traitant de collisions impliquant véhicules et piétons ou cyclistes. La définition du mot happer, « saisir quelqu’un avec force, l’attraper brusquemen­t », peut sembler mal décrire un accident. Pourtant, l’emploi du verbe happer, surtout à la forme passive, est tout à fait correct dans le contexte d’un choc accidentel : un piéton happé par un train ; un vacancier happé par une vague. On dira aussi, peut-être préférable­ment, qu’une voiture a heurté un piéton, qu’elle l’a renversé.

2- Vu et revu à la télé le message d’un commandita­ire qui affirme offrir ses services « sans aucun frais », nous informe C. Poliquin. « Aucun ne devrait-il pas prendre un s devant un mot sans singulier (aucuns frais, aucunes funéraille­s) ? » Aucun signifie « pas un » et s’emploie au singulier à moins qu’il détermine un nom n’admettant que le pluriel, comme frais, honoraires, fiançaille­s, funéraille­s, condoléanc­es… et le mot « précipitat­ion » utilisé dans le sens de « précipitat­ions » de pluie, de grêle. Le déterminan­t indéfini aucun et les adjectifs associés à ces mots strictemen­t pluriels se mettent au pluriel : Aucunes fiançaille­s, aucuns frais. Aucunes funéraille­s, aucunes condoléanc­es.

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