Explosion de la demande pour les services liés au télétravail
Un bond de plus de 50 % de l’utilisation pour une PME d’ici
La généralisation du télétravail en raison de la pandémie de COVID-19 fait bondir la demande pour les services de vidéoconférence, de partage d’écrans et d’accès à distance.
« Ça se fait sentir depuis un mois. Nos taux d’utilisation ont connu une augmentation de 50 % et avec les événements des derniers jours, ça s’accentue encore plus », raconte au Journal Anaïs Néron, vice-présidente, finance et marketing, chez Facilis Global.
En 2015, l’entreprise québécoise a lancé la suite logicielle Mybys, un outil de télétravail qui comprend le partage d’écrans et de fichiers ainsi que la messagerie instantanée. On peut l’utiliser conjointement avec un service de conférence téléphonique ou vidéo.
Le réseau québécois de la santé et des services sociaux de même que de grandes entreprises comme Air Canada se servent de Mybys. Le logiciel enregistre plus de 150 000 connexions par mois.
PLUS DE SERVEURS
Pour répondre à la demande, Facilis accroît actuellement la capacité de son réseau. « Ça entraîne des coûts, mais nous croyons que c’est important de le faire », explique Mme Néron.
La multinationale américaine Logmein, propriétaire du populaire service de conférence en ligne Gotomeeting, a elle aussi enregistré une forte hausse de la demande.
« Ce mois-ci, nous avons constaté un bond de 20 % du taux d’utilisation de nos produits de travail à distance comme Gotomeeting et Gotowebinar par rapport au mois précédent. Et dans les zones les plus touchées par la COVID-19, comme certains pays asiatiques et l’italie, les taux d’utilisation ont plus que doublé », indique au Journal
Jennifer Mathews, porte-parole de Logmein, qui compte des bureaux à Québec et à Montréal.
L’un des plus importants acteurs dans le domaine de la téléconférence, l’entreprise californienne Zoom Video Communications, a vu son action gagner 58 % en Bourse depuis le début de l’année. Pendant la même période, l’indice composite de la Bourse Nasdaq a reculé de plus de 12 %.
Facilis a annoncé la semaine dernière qu’elle offrait gratuitement son logiciel Mybys pendant deux mois à tous ceux qui souhaitent l’essayer. De son côté, Logmein propose un accès gratuit à certains de ses services pendant trois mois aux cliniques, hôpitaux, institutions scolaires, municipalités et organisations à but non lucratif.
FORMATION EN LIGNE
Avec la fermeture des écoles, des collèges et des universités pour une durée indéterminée, la demande pour les services de formation en ligne est, elle aussi, appelée à grimper en flèche. En Chine, des millions d’élèves ont suivi leur cours à distance malgré les mises en quarantaine. Le Québec n’a encore rien annoncé à cet effet.
La crise actuelle pourrait être l’occasion pour plusieurs de découvrir les avantages de la formation à distance, soutient Geneviève Desautels, présidente de la PME Illuxi.
« Certains pensent encore que cyberapprentissage égale plate et pas très efficace, lance-t-elle. [...] Or, la technologie et les approches pédagogiques ont beaucoup évolué, si bien qu’aujourd’hui, la formation dans plusieurs domaines, notamment pour des compétences relationnelles et de gestion (soft skills), ça se fait très bien en ligne. C’est quatre fois plus efficace et deux fois plus économique que la formation traditionnelle en classe. »
Comme d’autres spécialistes dans le domaine, Mme Desautels croit que la pandémie de COVID-19 montrera la valeur de la formation en ligne et permettra à celle-ci de « prendre son envol ».