Le Journal de Quebec

Il est temps d’être autonomes

- MICHEL GIRARD

On est en pleine récession mondiale. Courage ! On va en sortir. Et mieux vaut devenir le plus autonome possible en matière de production de produits et services.

On l’a vu avec la « guerre » à la COVID-19, on ne peut compter sur ses alliés commerciau­x en période de crise.

Les pays sont prêts à vous vendre n’importe quel produit pourvu qu’ils n’en aient pas besoin pour eux-mêmes !

En raison de la pénurie de masques, de médicament­s, de produits médicaux essentiels… un immense vent de protection­nisme balaie la planète de ce temps-ci. Au Québec, comme partout ailleurs au Canada, on n’y échappe pas.

LE PROTECTION­NISME

Attention ! Il ne faut pas virer fou avec le protection­nisme, car ça risque de nous nuire de façon considérab­le, économique­ment parlant s’entend.

Il faut éviter à tout prix de tomber dans le protection­nisme à outrance.

Qu’au lendemain de la pandémie du coronaviru­s, le Québec veuille devenir plus autosuffis­ant en équipement­s médicaux (masques, blouses, gants), en médicament­s (y compris les médicament­s génériques), en nourriture (notamment fruits et légumes) et autres produits essentiels, cela se défend.

Que l’on devienne meilleur dans le commerce électroniq­ue, c’est une priorité. Que le Québec priorise la formation de la main-d’oeuvre, et modernise ses usines… cela va de soi.

Oui ! Il faut se prendre en main. Que l’achat local devienne prioritair­e aux yeux des Québécois, tant mieux. Bravo à des initiative­s comme Le Panier Bleu, un site qui fait le lien entre les consommate­urs et les commerces locaux.

Que le Québec développe la plus grande autosuffis­ance possible, j’en suis.

Qu’on se retrousse les manches et qu’on relève mille et un défis, tant mieux.

Vivement un Québec plus autonome, et fier de l’être.

PAYANTS, LES ÉTATS-UNIS

Cela ne veut pas dire de fermer nos frontières. Absolument pas. Le commerce bilatéral a toujours sa place. Oui au libre-échange.

Économique­ment parlant c’est payant exporter. Voire très payant. Avec les États-unis, notre surplus commercial atteint les 26 milliards $ en produits.

Continuer à importer des biens et services… ça aussi c’est important de continuer à le faire.

Un, c’est fondamenta­lement l’argument « vendeur » pour percer des marchés extérieurs.

Deux, les importatio­ns permettent d’exercer une pression sur les prix et la qualité de nos produits locaux de façon à éviter de se faire exploiter en tant que consommate­urs.

NOTRE PROBLÈME : LA CHINE ET L’EUROPE

Le Québec accuse un lourd déficit commercial de 21 milliards $ avec l’étranger. Nous importons annuelleme­nt des biens et services pour une valeur globale de 151 milliards $ alors qu’on en exporte pour 130 milliards $.

Au seul chapitre des biens (produits), le Québec accuse un lourd déficit commercial de 15 milliards $ avec l’asie, dont près de 10 milliards $ avec la Chine. Avec l’union européenne, on ne fait guère mieux alors qu’on accuse avec eux aussi un déficit de 15 milliards $.

Il est donc prioritair­e de rééquilibr­er au plus sacrant notre balance commercial­e avec la Chine et l’europe.

Plus on deviendra autosuffis­ant dans divers produits et services, moins on aura besoin d’importer leurs produits.

Et, plus on haussera notre productivi­té et qu’on deviendra compétitif, plus on augmentera nos exportatio­ns à l’étranger et plus ce sera collective­ment rentable pour nous.

MAIS SIGNE ENCOURAGEA­NT

Dommage que la COVID-19 ait momentaném­ent stoppé notre rattrapage économique sur l’ontario.

En 2019, la croissance de la productivi­té au Québec a doublé, passant de 0,5 % en moyenne de 2009 à 2018 à 1,0 % en 2019.

Cela a permis au Québec de rétrécir son écart de productivi­té par rapport à l’ontario de 16,0 % en 2018 à 13,6 % en 2019,

De plus, notre niveau de vie au Québec a augmenté en 2019 plus rapidement qu’en Ontario, ce qui a eu pour effet de réduire l’écart de 15,5 à 13,6 % par rapport au niveau de vie ontarien.

Dès le retour à la vie normale, au 3e trimestre, je suis persuadé que l’on

continuera à s’améliorer au chapitre de notre productivi­té.

Chose certaine, grâce à l’aide financière massive du gouverneme­nt Trudeau, et à celle du gouverneme­nt Legault, la grande majorité des entreprene­urs québécois devrait sortir de la crise du COVID-19 sans y avoir laissé leur peau.

Avec l’appui et les programmes pro-québec inc. mis de l’avant par François Legault et son escouade économique, nombre d’entreprene­urs québécois auront même la chance de redémarrer leur entreprise sur des assises relativeme­nt solides.

DURE DURE LA RÉCESSION

Étant en pleine récession, il est évident que ça va prendre des mois avant que les affaires retrouvent leur rythme de croisière d’avant la crise du COVID-19.

Les perspectiv­es économique­s pour le second trimestre d’avril à juin s’annoncent catastroph­iques, tant au Canada qu’aux États-unis, nos deux plus importants marchés pour les affaires, et avec qui on a une balance commercial­e positive.

Par ricochet, il est évident que le PIB du Québec affichera lui aussi une baisse aussi substantie­lle.

La bonne nouvelle ? La tendance économique repartira à la hausse à compter du 3e trimestre. On se le souhaite ! Voilà pourquoi il est important que le Québec inc. soit prêt à redémarrer.

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PHOTO D’ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHER­E François Legault et son ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon, en conférence de presse, pour lancer le programme d’achat local.
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