À un cheveu de réaliser leur rêve
Un couple de Québécois a dû faire demi-tour à 350 km de son but ultime en Argentine
Après deux ans et demi à parcourir plus de 60000 km à bord de leur minibus, un couple de Québécois a dû mettre fin à son périple à 350 km de leur destination finale en Argentine à cause de la COVID-19.
Catherine L’italien et Patrick Maillé, originaires de Magog, sont de retour au bercail depuis une semaine, après avoir été si près d’atteindre leur but. Ils logent dans une maison de Dunham, prêtée par un membre de la famille, où ils sont en quarantaine.
Leur minibus scolaire GMC 2006 acheté sur Kijiji et transformé en camping-car est resté derrière eux. Leur chienne Minca, adoptée alors qu’ils étaient en Colombie, a pu faire le voyage de retour.
« Notre but ultime, c’était de nous rendre à Ushuaïa, la ville la plus au sud des Amériques, située en Argentine. On s’est rendus à 350 km de là. On a réussi à faire la Carretera Austral qui est une route vraiment belle en Patagonie, du côté du Chili », a relaté Catherine, qui n’était pas trop déçue.
RETOUR AU PAYS
Au fur et à mesure que la pandémie gagnait du terrain, leurs déplacements devenaient toujours plus complexes.
« C’est une situation qui est hors de notre contrôle. On en a fait notre deuil. Ça fait presque trois ans qu’on profite de la vie en voyageant », a ajouté Patrick.
« Au début, je pensais que c’était temporaire, mais quand les autorités ont commencé à fermer les parcs et les villes, il a fallu se rendre à l’évidence », a poursuivi Catherine.
Lorsqu’ils ont fait demi-tour, ils étaient à plus de 3000 km de Buenos Aires, où ils devaient revenir pour prendre l’avion.
L’ambassade du Canada leur a envoyé un permis pour continuer de circuler sur les routes. Le couple a dû débourser le prix de ses billets de retour, soit 4100 $ pour les deux.
COVID-19 ou non, leur retour au pays était prévu à la mi-avril. Patrick avait même trouvé des acheteurs pour le minibus, un couple de Français, qui est toujours intéressé.
La fin devait être tout autrement. Après autant de jours d’aventure, le champagne était déjà au frais et ils salivaient à l’idée de déguster un steak argentin à la parilla.
INCERTITUDE
C’est plutôt l’incertitude qui les attendait à leur arrivée au pays. Patrick, électricien, se retrouve sans travail, tandis que l’employeur de Catherine, Bombardier Produits récréatifs, a mis ses activités sur pause.
Depuis leur arrivée, ils sont en quarantaine, mais au cours du trajet entre l’aéroport et Dunham, ils ont été surpris de voir autant de gens dans les rues, ce qui n’est pas le cas en Argentine, où le confinement est beaucoup plus strict, selon eux.
« C’est un chapitre qui se termine et un autre qui commence. On va manquer d’années dans notre vie pour réaliser tout ce qu’on veut faire », a conclu Catherine.