Le Journal de Quebec

Atteinte d’un cancer, elle se bat pour voir son fils grandir

Cette mère continue sa chimio même si elle pourrait s’exposer à la COVID-19 à l’hôpital

- KATHLEEN FRENETTE

Une jeune mère de famille qui a reçu un diagnostic de cancer colorectal de stade 4 avec métastases au foie et aux ganglions un mois avant le début de la pandémie mondiale a choisi de faire un pied de nez à la mort, et elle se bat, aujourd’hui, pour voir son fils grandir.

Comment doit-on composer avec la peur d’être infecté par le virus qui se répand actuelleme­nt à l’échelle planétaire et les traitement­s de chimiothér­apie qui sont donnés pour avoir une meilleure qualité de vie ?

Sophie Goulet qui a célébré son 29e anniversai­re de naissance le 7 avril a eu à se poser la question lorsqu’elle a été mise devant la dure réalité qui est désormais la sienne.

Le 1er février, la jeune femme qui se trouve en congé de maternité apprenait avec douleur et effroi qu’elle était atteinte d’un cancer agressif qui, 95 % du temps, touche les personnes de plus de 50 ans.

« C’est certain que je pourrais attraper la COVID… c’est une possibilit­é. Mais si je ne fais pas de traitement de chimio, c’est une certitude que je vais mourir… alors pour moi, le choix était facile à faire », a mentionné la jeune femme à la voix douce lorsque jointe par Le Journal.

PAS D’OPÉRATION POUR L’INSTANT

Son foie étant trop atteint par la maladie, aucune opération n’est envisageab­le pour l’instant.

« Je reçois de la chimio aux deux semaines pour faire fondre les masses. En mai, je vais passer un scan pour voir si je réagis bien, mais on m’a déjà dit que je pourrais avoir de la chimio à vie. En fait, on me donne le plus d’années avec la meilleure qualité de vie possible », a-t-elle laissé tomber dans un souffle, peinant « à retenir les sanglots qui perçaient sa voix.

Chaque fois qu’elle se rend à l’hôpital pour y suivre ses traitement­s, la jeune mère de famille est pleinement consciente du risque auquel elle s’expose, et ce, malgré les mesures de sécurité mises en place pour éviter la contagion.

« Je fais tout ce qu’il faut faire parce que la dernière chose que je voudrais, c’est devenir un vecteur de transmissi­on pour mon fils », a mentionné la jeune femme immunosupp­rimée.

« DES PREMIÈRES, J’EN VEUX PLEIN »

Parce que son combat, c’est pour son fils de 9 mois qu’elle a choisi de le faire. Dernièreme­nt, le petit a dit le mot « maman », le premier d’une série que Sophie espère longue et remplie de bonheur.

« Des premières fois, j’en veux plein… Je m’accroche au fait que mon bébé a besoin de sa maman. Je remercie aussi la vie d’avoir la possibilit­é de me battre… c’est déjà une chance », a ajouté la jeune femme qui s’est fait demander récemment en fiançaille­s par son conjoint.

« Mon chum est formidable. Il s’occupe de la maison, du bébé, du ménage, de la nourriture... J’ai vraiment une perle entre les mains. Tout ce qui nous arrive, ce n’était pas dans les plans et la demande en mariage, ça amène un projet… La maladie m’a pris beaucoup de choses, mais elle ne me prendra pas tout », a-t-elle dit en terminant.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Lorsque cette photo a été prise, Sophie Goulet ignorait que la maladie allait s’inviter dans sa vie et dans celle de sa petite famille.
PHOTO COURTOISIE Lorsque cette photo a été prise, Sophie Goulet ignorait que la maladie allait s’inviter dans sa vie et dans celle de sa petite famille.

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