Atteinte d’un cancer, elle se bat pour voir son fils grandir
Cette mère continue sa chimio même si elle pourrait s’exposer à la COVID-19 à l’hôpital
Une jeune mère de famille qui a reçu un diagnostic de cancer colorectal de stade 4 avec métastases au foie et aux ganglions un mois avant le début de la pandémie mondiale a choisi de faire un pied de nez à la mort, et elle se bat, aujourd’hui, pour voir son fils grandir.
Comment doit-on composer avec la peur d’être infecté par le virus qui se répand actuellement à l’échelle planétaire et les traitements de chimiothérapie qui sont donnés pour avoir une meilleure qualité de vie ?
Sophie Goulet qui a célébré son 29e anniversaire de naissance le 7 avril a eu à se poser la question lorsqu’elle a été mise devant la dure réalité qui est désormais la sienne.
Le 1er février, la jeune femme qui se trouve en congé de maternité apprenait avec douleur et effroi qu’elle était atteinte d’un cancer agressif qui, 95 % du temps, touche les personnes de plus de 50 ans.
« C’est certain que je pourrais attraper la COVID… c’est une possibilité. Mais si je ne fais pas de traitement de chimio, c’est une certitude que je vais mourir… alors pour moi, le choix était facile à faire », a mentionné la jeune femme à la voix douce lorsque jointe par Le Journal.
PAS D’OPÉRATION POUR L’INSTANT
Son foie étant trop atteint par la maladie, aucune opération n’est envisageable pour l’instant.
« Je reçois de la chimio aux deux semaines pour faire fondre les masses. En mai, je vais passer un scan pour voir si je réagis bien, mais on m’a déjà dit que je pourrais avoir de la chimio à vie. En fait, on me donne le plus d’années avec la meilleure qualité de vie possible », a-t-elle laissé tomber dans un souffle, peinant « à retenir les sanglots qui perçaient sa voix.
Chaque fois qu’elle se rend à l’hôpital pour y suivre ses traitements, la jeune mère de famille est pleinement consciente du risque auquel elle s’expose, et ce, malgré les mesures de sécurité mises en place pour éviter la contagion.
« Je fais tout ce qu’il faut faire parce que la dernière chose que je voudrais, c’est devenir un vecteur de transmission pour mon fils », a mentionné la jeune femme immunosupprimée.
« DES PREMIÈRES, J’EN VEUX PLEIN »
Parce que son combat, c’est pour son fils de 9 mois qu’elle a choisi de le faire. Dernièrement, le petit a dit le mot « maman », le premier d’une série que Sophie espère longue et remplie de bonheur.
« Des premières fois, j’en veux plein… Je m’accroche au fait que mon bébé a besoin de sa maman. Je remercie aussi la vie d’avoir la possibilité de me battre… c’est déjà une chance », a ajouté la jeune femme qui s’est fait demander récemment en fiançailles par son conjoint.
« Mon chum est formidable. Il s’occupe de la maison, du bébé, du ménage, de la nourriture... J’ai vraiment une perle entre les mains. Tout ce qui nous arrive, ce n’était pas dans les plans et la demande en mariage, ça amène un projet… La maladie m’a pris beaucoup de choses, mais elle ne me prendra pas tout », a-t-elle dit en terminant.