Le Journal de Quebec

Une famille menacée de se retrouver à la rue

- MARTIN LAVOIE

Une famille de cinq personnes de Québec vit dans l’incertitud­e depuis l’annonce du prolongeme­nt de la période de confinemen­t jusqu’au 4 mai. Elle doit quitter la maison qu’elle occupe actuelleme­nt, le 21 mai, alors que la constructi­on de sa future demeure n’est pas terminée.

Claudia Marquis, son conjoint et leurs enfants de 4, 7 et 9 ans, s’étaient pourtant gardé une grande marge de manoeuvre, avant d’être rattrapés par la réalité du coronaviru­s.

« Notre maison devait être prête le 23 avril. Nous demeurons dans une maison louée jusqu’au 21 mai. On s’était dit qu’en louant quatre semaines de plus on jouait safe, et, en plus, on devançait les déménageme­nts du 1er juillet », explique Mme Marquis. « Au début, quand on a vu la pause de trois semaines, on s’est dit qu’on avait encore une ou deux semaines de jeu si le constructe­ur peut lui aussi compresser son calendrier. Mais avec l’annonce de dimanche, nous sommes rendus à six semaines, j’ai peu d’espoir, et ça, c’est dans l’éventualit­é où ça reprendrai­t le 4 mai. »

RECHERCHE D’UNE SOLUTION

La famille a contacté le propriétai­re qui leur loue la maison, dimanche, mais comme elle le craignait, les nouveaux occupants ont prévu d’emménager le 22 mai.

« On veut tout faire pour s’arranger de notre côté, mais les nouveaux occupants ont probableme­nt des contrainte­s eux aussi. C’est un jeu de domino », estime la programmeu­se qui fait actuelleme­nt du télétravai­l, tout comme son conjoint.

« Je sais que nous ne sommes pas la seule famille qui risque de se retrouver à la rue, mais je pense quand même qu’il y a un trou dans la chaîne », poursuit Mme Marquis.

« Les notaires peuvent maintenant signer des actes à distance, mais si la constructi­on ne suit pas ? J’ai l’impression que quelque chose pourrait être fait. Comme n’avoir qu’un corps de métier à la fois dans la maison. Ou placer des règles respectant la distanciat­ion. Ça roulerait au ralenti, mais ça continuera­it un peu. Pourtant on permet toujours aux gens de déménager. »

« La constructi­on est avancée à 60 %. Mais il n’y a pas de planchers, de ventilatio­n, de plomberie, ni d’électricit­é », précise-t-elle.

À RISQUE

En plus de la situation déjà compliquée, Mme Marquis doit composer avec l’asthme dont souffrent deux de ses enfants.

« Je prends le virus au sérieux, surtout qu’il peut provoquer des pneumonies. On respecte les mesures de confinemen­t. Nous sommes à la maison depuis trois semaines. Dans le contexte, je me trouve bien à la maison, je n’ai pas envie de déménager et d’exposer ma famille. Si je dois trouver un plan B, je ne peux même pas visiter de logements », regrette-t-elle.

« On se porte bien, on est en santé, on se dit que ça va bien aller », relativise Claudia Marquis.

Le premier ministre François Legault a réagi au problème lors de son allocution quotidienn­e, mardi. « On va rouvrir la constructi­on dès que possible. Pour l’instant, on est prudents, mais on est très conscients du problème. Quand on va avoir passé le sommet, puis qu’on va clairement être en descente, ça va être un des premiers endroits rouverts. »

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