Des changements, mais pas d’hécatombe
On ne s’attend pas à l’hécatombe dans le marché immobilier résidentiel. Mais bien des choses pourraient ne plus être tout à fait comme avant au sortir de l’actuelle crise du coronavirus.
PLUS GRAND, PLUS LOIN
Avec l’accroissement du télétravail, l’impératif de proximité géographique de l’employeur pourrait perdre peu à peu de son importance, estime l’économiste principale de Desjardins, Hélène Bégin.
Cette tendance pourrait réduire la pression sur l’immobilier de quartiers centraux de grandes villes et accroître l’attrait des résidences plus éloignées, plus abordables et plus grandes. À mesure que le télétravail progressera, la disponibilité d’un espace suffisant pour y aménager un bureau à domicile pourrait ainsi devenir plus importante.
LA FIN DU MICROCONDO ?
Serait-ce pour autant le début de la fin des microcondos des centresvilles? L’économiste en immobilier de JLR Solutions Foncières Joanie Fontaine comprend le raisonnement, même s’il résiste difficilement, selon elle, à deux réalités du marché: une population qui continue de croître et le territoire des grandes villes, qui n’est pas élastique.
« Près de Montréal, dit-elle, les terres destinées à la construction sont déjà rares. Et [...] avec les préoccupations actuelles entourant notre souveraineté alimentaire, il est possible qu’on fasse encore plus pour protéger nos terres agricoles. »
CRAINTES POUR LES CHALETS
La capacité de payer limitée des citoyens empêche Ghislain Larochelle, l’auteur de huit livres sur l’immobilier, de croire à la mort du microcondo, comme d’ailleurs à celui des habitations à logements multiples en général, pour raison sanitaire. Par contre, avec la chute des revenus discrétionnaires, il est d’avis que les propriétaires de chalets et condos de type Airbnb, voués à la location, pourraient connaître des difficultés. « On ne voit pas encore de ventes de feu, mais des baisses sont à prévoir. »