Il faudra mieux traiter nos anges gardiens
Les résidences pour personnes âgées ont été fragilisées depuis le début de la crise et elles auront besoin d’aide financière et de nouvelles ressources humaines pour se relever.
« On souhaite que tout le monde puisse s’en tirer, mais on est ébranlés comme industrie », dit Yves Desjardins, président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés.
L’aide financière de 40 M$ pour les résidences annoncée par le gouvernement est la bienvenue pour faire face à la crise, mais on espère un soutien à plus long terme.
« La crise actuelle met en lumière la difficulté d’avoir de la main-d’oeuvre et les problèmes financiers », indique Yves
Desjardins. Selon lui, il faut notamment donner des assouplissements fiscaux aux personnes âgées pour qu’elles puissent payer un loyer qui garantira un certain niveau de services.
PERSONNEL MIEUX PAYÉ
Pour Michèle Charpentier, titulaire de la Chaire de recherche sur le vieillissement à l’université du Québec à Montréal, il faut mieux payer le personnel dans les résidences, mais aussi dans les CHSLD.
« On doit prendre soin de nos anges gardiens. On ne les rémunère pas bien. Il va falloir, si on veut que les gens restent là », affirme-t-elle.
Elle indique que le besoin de maind’oeuvre va aller en grandissant avec le vieillissement de la population.
Pour le chercheur Damien Contandriopoulos, le réseau de la santé doit éviter les heures supplémentaires obligatoires, sources d’épuisement et d’absences.
« Tant que les conditions de travail sont très mauvaises, ce ne sont pas des emplois qui attirent, dit-il. Quand les gens ont la possibilité, ils s’en vont », mentionne-t-il.
Jeff Begley, de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), indique qu’il n’est pas rare que des unités fonctionnent avec seulement 75 % du personnel nécessaire.
« Ça prend une combinaison de reconnaissance salariale et de reconnaissance des conditions nécessaires pour qu’ils puissent bien faire leur travail », indique-t-il. Plus de 500 résidences pour personnes âgées ont fermé leurs portes au Québec depuis six ans.