Adieu la pénurie de main-d’oeuvre
Avec le chômage qui pourrait bondir à 14,5 %, voire plus au cours des prochains mois au pays, inutile de dire que la pénurie de main-d’oeuvre est bel et bien derrière nous.
Il y a un mois à peine, le Québec et le Canada battaient des records de plein emploi. Les économistes s’attendaient à ce que la pénurie de maind’oeuvre perdure quelques années. Les entreprises se démenaient pour recruter et demandaient l’aide des gouvernements pour attirer les travailleurs.
Tout cela est derrière nous. « Le chômage au Canada atteindra probablement 14,5 % au deuxième trimestre », estime l’économiste en chef de la Banque Royale, Craig Wright, en entrevue. Reste à savoir combien de temps durera cette période difficile.
Déjà jeudi, Statistique Canada dévoilait que le taux de chômage était passé de 4,5 % à 8,1 % au Québec de février à mars. Les données d’avril devraient être encore plus frappantes.
« On ne sera pas de retour à un taux de 4,5 % d’ici la fin de 2020, c’est certain. Mais il faut se rappeler qu’un taux de chômage à plus de 10 %, ç’a été la norme pendant plus d’une décennie », note Joëlle Noreau, économiste principale chez Desjardins.
BIEN DES INCONNUES
Le principal point d’interrogation en ce qui a trait à l’avenir de l’emploi, c’est l’impact qu’aura le programme de subventions salariales d’ottawa. Le gouvernement fédéral paiera jusqu’à 75 % des salaires des travailleurs des entreprises dont les revenus ont chuté d’au moins 30 %.
Si les employeurs jugent que le programme est avantageux pour eux, ils maintiendront en place leurs travailleurs.
COVID-19 ou non, certains secteurs de l’économie roulent à plein régime. Des emplois sont offerts par milliers en agroalimentaire, dans les centres de distribution, les commerces d’alimentation et en sécurité, par exemple.
La volonté des gouvernements d’être moins dépendants du commerce international, si elle se concrétise, pourrait aussi donner un « boost » qui tombe à pic pour le secteur manufacturier.