Le Journal de Quebec

Il faudra investir dans nos labos

La crise aura permis de rappeler l’importance de la recherche pour affronter les pandémies

- Roxane Trudel

Le scientifiq­ue en chef du Québec espère que la Belle Province tirera des leçons importante­s de la pandémie, dont celles de devenir plus autosuffis­ante et de mieux financer la recherche.

« Il faut s’assurer qu’on ait suffisamme­nt de capacité ici au Québec, au Canada, pour produire des médicament­s, des masques, des respirateu­rs, etc. Il ne faut pas tout externalis­er, juste pour une question de coûts », soutient Rémi Quirion.

En plus d’une réserve abondante de produits de première nécessité, le scientifiq­ue espère aussi voir plus de collaborat­ion entre les acteurs de différents domaines.

« Les équipes de recherches de différente­s discipline­s se sont vraiment mises ensemble pour trouver des solutions le plus rapidement possible, soit pour diminuer l’impact de la maladie, soit pour trouver un vaccin, même si ça risque de prendre du temps », ajoute-t-il.

Plusieurs études sont pilotées depuis le Québec comme celle de l’institut de cardiologi­e de Montréal pour tester un traitement qui réduirait le risque de complicati­ons pulmonaire­s et de décès liés à la COVID-19.

PLUS DE FONDS

Si le Québec n’a pas vraiment tiré de leçons des dernières pandémies comme le SRAS en 2005-2006 ou l’ebola, M. Quirion espère que nous serons mieux préparés pour la prochaine, « parce qu’il va toujours y en avoir une autre », soutient-il.

« On avait coupé beaucoup le financemen­t du côté de la santé publique, déplore-t-il. On se croyait un peu invincible, je dirais. [...] Peut-être que ça va permettre de réaliser qu’il faut investir davantage en recherche fondamenta­le. »

Au moins, la pandémie « remue la science », pour reprendre les mots du scientifiq­ue en chef.

« On voit que la science est importante, et la science, c’est du long terme. On ne peut pas investir une année, puis se dire qu’on arrête. Il faut du financemen­t à long terme pour comprendre, par exemple, le fonctionne­ment d’un virus », affirme-t-il.

NE PAS SE DÉCOURAGER

Malgré tout, il rappelle qu’au travers de cette crise sans précédent, il ne faut surtout pas se décourager.

« C’est important de rajouter un peu d’espoir, et de ne pas oublier qu’on va s’en sortir. Oui, il y a des morts, mais il y a aussi énormément, entre 95 % et 96 %, de gens qui passent au travers », souligne-t-il.

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PHOTO D’ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHÈR­E Le Centre hospitalie­r universita­ire de Québec a inauguré en janvier dernier un laboratoir­e qui permettra notamment de développer de nouveaux vaccins contre de graves infections comme le coronaviru­s.
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RÉMI QUIRION Scientifiq­ue en chef
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