La production de médicaments doit être repensée
Le Québec devra diversifier ses sources d’approvisionnement en matière première pour les médicaments, puisque la province n’est pas en mesure de produire à elle seule toutes les molécules nécessaires en cas de crise.
« C’est particulier, parce que la majorité de la production de la matière première a été confiée à la Chine et à l’inde par les pays développés [...] Ça nous rend plus vulnérables. Là, c’est une crise sanitaire, mais si ça avait été un conflit économique ou politique, on aurait été dans une autre position », explique Diane Lamarre, ancienne présidente de l’ordre des pharmaciens du Québec.
Entre 70 et 90 % de toute la production mondiale des ingrédients nécessaires à la confection de médicaments est concentrée dans ces deux pays, ajoute la professeure clinicienne à la Faculté de pharmacie.
PLUS DE 8000 MOLÉCULES
Au Québec, il y aurait plus de 8000 molécules différentes autorisées, répertoriées sur le site de la Régie de l’assurance maladie du Québec, selon Mme Lamarre.
« C’est très difficile de penser que le Québec pourrait produire la matière première pour tous ces médicaments-là, mais on pourrait certainement en produire une certaine quantité, pour être capable de diversifier les sources d’approvisionnement », croit-elle.
Malgré ce handicap, certaines compagnies québécoises commercialisent et rendent disponibles un grand nombre de variantes génériques de remèdes à partir de la poudre importée de l’extérieur.
Le coût de la main-d’oeuvre est aussi un facteur à prendre en compte, ajoute-t-elle.
« Ici, ce qu’il reste à faire bien souvent, c’est la mise en conditionnement, soutient Mme Lamarre. Ce qu’on fait très bien par contre, c’est la recherche [...] pour trouver les bonnes molécules pour un médicament. »
Même pour la production du produit final, la spécialiste est d’avis qu’il est primordial d’avoir plus d’un fournisseur, au cas où il y aurait un problème.