Mieux brancher le Québec pour rester connecté
La COVID-19 a provoqué une révolution numérique
La pandémie de la COVID-19 a provoqué une véritable révolution numérique au Québec, qui nécessitera d’améliorer la qualité de nos réseaux de communication virtuels.
En quelques jours, les Québécois sont devenus des adeptes du télétravail, des achats en ligne et des rendez-vous en ligne.
La crise bouleverse nos manières de communiquer. Pour Bruno Guglielminetti, il s’agit d’une prise de conscience collective. « Ça fait des années qu’on entend parler de la transformation numérique. Mais là, c’est un électrochoc », indique le consultant et porte-parole du CEFRIO.
La COVID-19 sera source de transformation numérique pour des entreprises et des citoyens, croit-il. « Le contexte est malheureux, mais cette transformation était nécessaire. Ça fait prendre conscience aux entreprises qu’elles doivent être présentes en ligne et numérisées. Et pour le citoyen, c’est devenu essentiel d’avoir un téléphone intelligent, un ordinateur ou une tablette pour communiquer », affirme-t-il.
Le gouvernement devra prioriser le branchement haute vitesse, estime M. Guglielminetti. « Il faut s’assurer que tout le Québec soit bien branché. »
HAUTE VITESSE
Le réseau haute vitesse est un service essentiel, signale la professeure titulaire de génie électrique à la Polytechnique, Brunilde
Sansò. « Avant cette crise, les gens tenaient pour acquis les réseaux de télécommunications. Le public et le gouvernement sont conscients qu’il s’agit d’un service essentiel. En fait, on ne pourrait pas traverser cette crise sans les applications que nous avons en ce moment », relate Mme Sansò.
Elle croit que la population et le gouvernement réalisent maintenant l’importance que ces réseaux soient fiables, robustes et accessibles. « Ce n’est pas normal de laisser aux règles du marché le fait que certaines communautés n’aient pas accès à un service essentiel. »
À l’avenir, il faudra mieux planifier les réseaux et leur sécurité, dit-elle. « On parle d’une utilisation massive des télécommunications dans la santé, l’éducation, les achats en ligne, etc. Il y a des questions techniques à aborder », souligne la spécialiste.
CHANGEMENT DE CULTURE
Il y a deux semaines, le ministre de la Transformation numérique, Éric Caire, a affirmé que le gouvernement devait augmenter la capacité de ses infrastructures pour atteindre ses objectifs. « Je pense à la bande passante et aux infrastructures de sécurité. Ça doit se faire rapidement », disait-il.
Il ajoutait que le Québec vivait un changement de culture et qu’il n’y aurait pas de retour en arrière post-pandémie. « À commencer par le télétravail qui sera enfin démystifié, relatait-il. Le confinement fait prendre conscience aux gens qu’il y a une part de notre vie sociale qui passait par le travail. Mais, le télétravail, lorsqu’il est utilisé de façon intelligente et sans abus est intéressant. »