Le Journal de Quebec

Nos grands sièges sociaux devraient bien résister

Plusieurs poids lourds du Québec inc. sont dans des secteurs résilients

- SYLVAIN LAROCQUE

Les grandes entreprise­s québécoise­s se remettront relativeme­nt bien des ravages causés par la pandémie de COVID-19, estiment des spécialist­es.

Depuis le sommet historique atteint le 20 février à la Bourse de Toronto, l’indice des 30 plus importante­s entreprise­s québécoise­s cotées (IQ-30) a reculé de 21,1 %, une baisse identique à celle du S&P TSX. L’indice élargi IQ-120 s’est quant à lui déprécié de 22,1 %.

Or, plus de la moitié des entreprise­s qui composent L’IQ-30 sont actives dans des secteurs jugés résilients, comme le commerce de biens essentiels (Metro, Saputo, Dollarama), l’énergie renouvelab­le (Innergex, Boralex), les télécommun­ications (Bell Canada, Québecor, Cogeco), la finance (Banque Nationale, Power Corporatio­n, ia) et les transports (Canadien National, TFI).

BIEN POSITIONNÉ­ES

« Les secteurs dans lesquels nous sommes vont être moins frappés. Il y aura des changement­s, oui, mais les entreprise­s québécoise­s sont plutôt bien positionné­es », affirme l’expert en gouvernanc­e Michel Nadeau.

« Plusieurs de nos grandes entreprise­s se comparent très avantageus­ement par rapport à leurs concurrent­s établis dans d’autres régions. Elles détiennent de bonnes parts de marché, elles sont bien gérées et ce sont de bons opérateurs », renchérit Louis Hébert, professeur de management à HEC Montréal.

Le spécialist­e reconnaît que certains poids lourds de l’économie québécoise auront du mal à se relever. Mais selon lui, les nombreux programmes d’aide mis en place par les gouverneme­nts joueront un rôle important.

« Ça va permettre aux entreprise­s de s’appuyer là-dessus pour se relancer », dit M. Hébert.

DIFFICILE JUSQU’EN 2022

Il y a toutefois un bémol important : l’aéronautiq­ue occupe une place importante au Québec et elle fait partie des secteurs qui souffrent le plus de la crise avec l’industrie pétrolière.

L’analyste Richard Aboulafia du Teal Group ne voit pas de retour à la normale avant 2022 au plus tôt.

« Dans une débâcle comme celle-ci, un carnet de commandes “fermes” ne signifie plus rien, note-t-il. Toutes les compagnies aériennes vont reporter leurs prises de possession d’avions en même temps. » Dans l’aviation d’affaires, qui deviendra bientôt le seul secteur d’activité de Bombardier, l’expert Brian Foley s’attend à ce que le ralentisse­ment soit moins important que lors de la crise financière de 2008, mais tout de même.

« Les constructe­urs vont devoir ajuster leurs cadences de production à la demande, et à l’heure actuelle, il n’y a aucun acheteur », lance-t-il. M. Nadeau croit que les gouverneme­nts doivent se préparer à venir en aide à Bombardier dans l’éventualit­é où la crise se prolongera­it.

« C’est l’un des grands secteurs d’exportatio­n du Canada, relève-t-il. Ça fait travailler plus de 10 000 personnes au Québec. »

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Éric R. La Flèche, PDG de Metro. PHOTO D’ARCHIVES PHILIPPE ORFALI

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