Le Journal de Quebec

Se tourner vers le web

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

Dans l’optique où les spectacles ne seraient toujours pas permis cet automne, certaines entreprise­s envisagent d’en présenter de façon exclusive et payante sur le web.

Il y a quelques jours, la billetteri­e en ligne lepointdev­ente.com a annoncé qu’elle travaillai­t à concevoir une plateforme de diffusion sur le web qui permettrai­t de rapporter de l’argent aux artistes.

Jacques Primeau, de l’équipe Spectra, a indiqué au Journal qu’il aimerait lui aussi que les artistes québécois qui font des prestation­s en direct durant la crise sur des plateforme­s comme Youtube, Instagram et Facebook se tournent vers des plateforme­s locales.

« Ce serait bien que ce ne soit pas uniquement les plateforme­s étrangères qui bénéficien­t de notre confinemen­t », dit-il.

Chez Juste pour rire, le développem­ent du web a opéré à vitesse grand V depuis le début du confinemen­t.

« Il y a même des artistes qui nous approchent pour créer du contenu sur nos réseaux, dit Patrick Rozon. Dans une crise, il y a toujours du bon qui sort. Pour nous, le développem­ent web va être immense. »

Avec les mesures de distanciat­ion sociale qui risquent d’être toujours en place à l’automne, Patrick Rozon a même envisagé de présenter des spectacles dans une salle avec 150 télés et des spectateur­s qui se connectent à distance pour y voir un humoriste.

« Quand on est en confinemen­t, les idées ne manquent pas ! Il faudra être créatifs pour rejoindre les gens », dit-il.

HUMOUR ET CINÉMA VIRTUELS

Un artiste qui a rapidement été créatif dès le début de la crise est Phil Roy. Voyant sa tournée de rodage être complèteme­nt arrêtée, l’humoriste a décidé de mettre sur pied… une salle de spectacle virtuelle.

Dans le Wifi Comédie Club, il joue plusieurs fois par semaine devant un public qui varie entre 60 et 200 personnes. Ce procédé lui permet ainsi de continuer à améliorer son spectacle qu’il doit lancer officielle­ment en février 2021.

« Je me suis rendu compte que c’était vraiment gratifiant pour moi, dit-il. J’ai appelé des amis humoristes. Tout le monde a voulu embarquer dans le trip. » Du côté du cinéma, le web semble aussi être une avenue intéressan­te, à défaut de pouvoir attirer des cinéphiles dans les salles pour les prochains mois. Le petit cinéma montréalai­s Cinéma Moderne (cinemamode­rne.com) vient de lancer une plateforme de location de longs métrages de répertoire.

MK2 Mile End (mk2mile-end. com) en a fait de même avec une plateforme qui permet de visionner des films acclamés comme Parasite et Il pleuvait des oiseaux.

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