Le Journal de Quebec

À CHEVAL SUR DEUX SAISONS

Daniel Brière est un homme occupé en cette période incertaine

- JONATHAN BERNIER

Daniel Brière est bien placé pour savoir qu’il y a autre chose que le hockey dans la vie, surtout lorsqu’il voit sa femme médecin se démener en cette période de crise sanitaire. Mais il n’a pas le choix, il doit préparer ses équipes pour l’après-pandémie.

Retraité du hockey depuis la fin de la saison 2014-2015, l’ancien attaquant occupe désormais les postes de vice-président chez Comcast, la compagnie propriétai­re des Flyers de Philadelph­ie. Il est également le vice-président aux opérations et directeur général des Mariners du Maine, de la Premier AA Hockey League (autrefois la East Coast Hockey League).

« Je travaille de la maison. En fait, ça me permet de travailler sur de longs projets, pour lesquels il est difficile d’investir des heures pendant la saison », a-t-il expliqué.

Sauf que la réalité des deux formations est bien différente. D’un côté, on ignore ce qu’il adviendra de la saison de la LNH, alors que de l’autre, la Premier AA Hockey League a été l’un des premiers circuits à annoncer l’annulation de la fin de son calendrier, le 14 mars.

« C’est plus facile avec les Mariners parce qu’on peut passer immédiatem­ent à la prochaine saison. Surtout du côté business, a soutenu Brière, qui occupe ce poste depuis juin 2017. On peut se lancer dans des projection­s au niveau des ventes, de la marchandis­e et des concession­s. Sur le plan du marketing, on peut préparer notre campagne publicitai­re et déterminer ce que sera notre histoire. »

STOPPÉS EN PLEINE ASCENSION

En ce qui a trait au produit à mettre sur la patinoire, la situation est un peu plus compliquée. Certains joueurs ont beau l’intéresser, ils sont plusieurs à détenir des contrats avec des équipes de la Ligue américaine ; des ententes valides jusqu’à la fin de juin. Et peut-être plus, si la LNH et la LAH s’entêtent à vouloir terminer la saison ou présenter des séries éliminatoi­res.

« On doit se contenter de parler à des agents en essayant de faire plusieurs plans selon les joueurs qu’on aimerait aller chercher. Ce n’est pas évident », a-t-il expliqué.

La complexité est similaire chez les Flyers.

« On est en attente. On ignore ce qui va se passer. Est-ce que qu’on va jouer le reste de la saison, les séries éliminatoi­res, un tournoi ? C’est étrange parce qu’il faut se préparer pour les séries éliminatoi­res, tout en gardant un oeil sur la saison prochaine. »

Ce qui est dommage pour les Flyers, c’est qu’au moment où Gary Bettman a suspendu la saison, ils avaient le vent dans les voiles. Vainqueurs de neuf de leurs 10 derniers matchs, ils s’apprêtaien­t à coiffer possibleme­nt les Capitals de Washington au premier rang de la section Métropolit­aine.

On fondait donc beaucoup d’espoir sur le tournoi printanier.

ÉQUIPES EN DIFFICULTÉ

Dans le Maine, les Mariners occupaient le quatrième rang de la division Nord, toujours en quête de leur qualificat­ion pour les séries éliminatoi­res. Leur parcours a été interrompu à 10 matchs de la fin du calendrier régulier.

Comme c’est le cas dans tous les circuits, plusieurs équipes perdront de l’argent en raison de cette pandémie. Le coup risque d’être difficile à encaisser pour certaines formations de cette ligue mineure. Peu d’entre elles roulent sur l’or.

« De notre côté, on s’en sortira parce qu’on a les Flyers et Comcast Spectacor en arrière de nous. Mais je ne peux pas parler pour les autres équipes. Ça ne sera facile pour personne, alors on espère un retour des activités le plus rapidement possible. »

Au train où vont les choses, rien n’est moins sûr.

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