LA COUPE ROGERS ÉCOPE À SON TOUR
Étrangement, les Alouettes et l’impact sont pour l’instant épargnés par Québec
La décision du gouvernement du Québec, annoncée hier après-midi, d’exiger l’interdiction de tous les événements publics sportifs présentés avant le 31 août signifie, entre autres, que la Coupe Rogers n’aura pas lieu du 8 au 16 août comme prévu au Stade IGA.
Après le report du Grand Prix de F1 du Canada annoncé en début de semaine, la COVID-19 a forcé le décalage (ou peut-être même l’annulation) d’une autre compétition d’importance à Montréal, et pas la moindre, le tournoi de tennis qui devait réunir l’élite féminine de la spécialité.
Cette mesure draconienne, étrangement confirmée quelques heures après le point de presse quotidien du premier ministre François Legault, n’est pas sans susciter une certaine confusion puisqu’elle exclut les ligues de sport professionnel dont font partie les Alouettes (football) et l’impact (soccer).
« Tant que les consignes de distanciation physique sont respectées », affirme-t-on.
Or, comment ces deux formations montréalaises peuvent-elles obtenir un sursis alors que, de son côté, le gouvernement fédéral ne prévoit pas un retour à la normale avant un an et même peut-être plus, tant et aussi longtemps qu’un vaccin ne sera trouvé pour contrer la pandémie ?
UNE QUESTION DE LOGISTIQUE
Quelques heures après cette annonce majeure, le ministère du Tourisme du Québec a toutefois apporté quelques précisions. Les organisations des Alouettes et de l’impact de Montréal seront en effet exemptées par cette nouvelle mesure.
C’est avant tout pour une raison de logistique. Si les calendriers de la Major League Soccer (MLS) et de la Ligue canadienne de football (LCF) se mettaient en branle avant le 31 août, les Alouettes et l’impact pourraient disputer des matchs locaux aux stades Percival-molson et Saputo respectivement, mais ils devraient le faire sans spectateurs.
Pour la Coupe Rogers, il est question d’un report et non d’une annulation pour le moment.
« Pour nous, un tournoi à huis clos, c’est difficilement réalisable, a souligné le directeur du tournoi, Eugène Lapierre, en entrevue téléphonique au Journal de Montréal. La majorité de nos revenus provient des billets vendus et des commanditaires. »
À l’heure actuelle, le tournoi de Toronto, qui devait accueillir les meilleures raquettes masculines cet été, demeure aux mêmes dates.
« Depuis quelques semaines, on traite les deux tournois de façon séparée. Si on peut en sauver un des deux, ça sera tant mieux », a indiqué Lapierre.
Les dirigeants de Tennis Canada ont fixé une date limite aux autorités concernées (L’ATP chez les hommes et la WTA du côté des femmes) pour la présentation des deux tournois, soit le 11 octobre.
On peut penser que c’est audacieux avec la météo capricieuse de l’automne au Québec et en Ontario.
UNE VACHE À LAIT
Lapierre va tout faire pour que les deux tournois soient présentés. Et on peut très bien le comprendre. C’est pour éviter une catastrophe financière chez Tennis Canada qui compte sur 120 employés.
« Une annulation serait un coup dur parce que 90 % des revenus de nos tournois sont investis dans nos programmes de développement. On pourrait les poursuivre, mais avec un budget beaucoup moindre.
C’est sûr que ça serait un recul. On pourrait en ressentir les effets pendant quelques années. »
ET LE VÉLO DE MONTAGNE ?
Du côté de la firme Gestev, qui organise la Coupe du monde de vélo de montagne au Mont-sainte-anne à Québec, prévue du 21 au 23 août, une décision sera prise la semaine prochaine.
« Une analyse de l’ensemble des événements de Gestev et du Centre Vidéotron prévus pour cette période sera faite dans les prochains jours et des communications spécifiques concernant le report ou l’annulation de ceux-ci seront transmises le plus rapidement possible », a annoncé par voie de communiqué le Groupe Sports et divertissement de Québecor, dont fait partie Gestev.
Le groupe est aussi propriétaire des Remparts de Québec et de l’armada de Blainville-boisbriand dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
LE GP3R REPORTÉ
Enfin, le Grand Prix de Trois-rivières est une autre compétition sportive, la plus importante en Mauricie, directement concernée par la décision du gouvernement du Québec. Elle était programmée, comme c’est maintenant la coutume, sur deux fins de semaine, du 31 juillet au 9 août. Ce calendrier ne tient plus.
« On envisage plusieurs scénarios, a dit son directeur général, Dominic Fugère. Notre week-end NASCAR pourrait avoir lieu les 19 et 20 septembre. »
– Avec la collaboration de Roby St-gelais