Nos CHSLD mal préparés
À l’impossible nul n’est tenu, affirmait François Legault, lundi. En effet, on comprend que de nombreux CHSLD et résidences peinent à composer avec la pénurie de personnel accentuée par la COVID-19.
Le premier ministre en fait avant tout une question de salaires. C’est quelque peu réducteur comme analyse.
Pour comprendre la crise de personnel qui afflige nos centres de soins de longue durée, il faut se demander pourquoi, à l’heure actuelle, 2033 aînés dans 296 milieux de vie au Québec sont atteints, alors qu’on les a confinés dès le 23 mars. Les quelques cas causés par un visiteur revenu de l’étranger ne suffisent pas à tout expliquer.
MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR
On le constate, si les hôpitaux étaient bien préparés à affronter la COVID-19, ce n’est pas le cas des CHSLD.
Le témoignage bouleversant livré par Terrie Laplante-beauchamp, cette étudiante qui a voulu prêter main-forte au CHSLD Lasalle, illustre l’ampleur du cercle vicieux dans lequel ces centres sont plongés.
Non seulement on y peine à soigner les malades, mais plusieurs autres patients se retrouvent déshydratés, mal nourris, mal lavés, et souvent souillés. Manque de personnel, donc manque de soins, et surtout graves lacunes dans les mesures pour éviter la contagion.
Face à l’ampleur de la crise à l’échelle du pays, Santé Canada a émis une marche à suivre dans les centres de soins de longue durée. On y recommande de dresser des listes de remplaçants, offrir une formation continue sur les protocoles à suivre en cas d’éclosion et sur la façon de manier l’équipement de protection.
Essentiel aussi d’avoir des réserves suffisantes de masques, gants, blouses, ce matériel qui manquait cruellement au début de la crise.
Finalement, il aurait fallu profiter de l’accalmie du mois de février pour préparer la bataille. À la place, on a envoyé les anges gardiens des aînés à la guerre avec un tire-pois.