J’ai eu trop chaud pour donner du sang
Nos journalistes vivent eux aussi toutes sortes de problèmes et de péripéties dans leur vie quotidienne. Ils nous livrent ici leurs témoignages personnels, dans lesquels plusieurs de nos lecteurs se reconnaîtront.
Comme des milliers de Québécois, notre photographe Chantal Poirier et moi avons répondu à l’appel à tous du premier ministre François Legault et sommes allés donner du sang, hier, dans une clinique d’héma-québec.
Du moins, c’est ce que je croyais pouvoir faire lorsque je me suis rendu au Centre GLOBULE du quartier DIX30 à Brossard. Mais je me suis vite rendu compte qu’on ne prend aucun risque avec la santé publique dans le contexte de la COVID-19.
Chantal m’avait appelé vendredi dernier pour m’indiquer qu’elle comptait donner du sang.
« J’ai mon rendez-vous lundi [hier] à 17 h 45, embarques-tu ? Ça serait intéressant de faire un reportage pour montrer aux gens ça ressemble à quoi donner maintenant, c’est sûr que c’est différent ! », me dit-elle.
Même si je suis loin d’être le plus grand fan des aiguilles, je me dis pourquoi pas. Surtout que ça peut aider bien des gens.
Un appel à Héma-québec me permet de savoir qu’on est loin d’être les seuls à avoir exaucé le voeu de M. Legault, le 16 mars, quand il exhortait à la population de donner du sang.
RÉPONSE MASSIVE DES QUÉBÉCOIS
« On a dû travailler très fort pour s’adapter au contexte de la pandémie », me raconte Laurent Paul Ménard, directeur des relations publiques.
« Toutes nos lignes téléphoniques ont été surchargées et notre site internet est tombé en panne, tellement les gens voulaient donner. Vraiment une belle réponse et mobilisation de la population. »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Si on compare avec mars 2019, HémaQuébec a enregistré une hausse de 10 % des dons le mois dernier, soit environ 20 000 prélèvements.
De ce nombre, plusieurs n’ont jamais donné de sang de leur vie et représentent 20 % des donneurs depuis le début de la pandémie.
D’autres, 24 % pour être exact, n’avaient pas effectué de dons depuis plus de 24 mois.
C’est le cas de Chantal et moi, qui ne nous étions pas retrouvés dans une chaise d’héma-québec depuis 2012 et 2018, respectivement.
Or, depuis le début de l’imposition des mesures de confinement, la sécurité est encore plus importante pour combler les quelque 1000 dons quotidiens qui sont nécessaires afin d’assurer que les réserves soient bien remplies.
« Le but est qu’on puisse échelonner les dons sur le temps, pour que rien ne se perde », me souligne M. Ménard, alors que la prise de rendez-vous est fortement suggérée.
Dès notre arrivée hier, nous nous sommes désinfecté les mains et notre température a été contrôlée pour s’assurer que nous ne faisons pas de fièvre. C’était réussi, avec un 37 degrés Celsius. Un masque nous a été remis et devait être porté obligatoirement.
LES MESURES ONT CHANGÉ
Après un examen pour tester notre taux d’hémoglobine, nous devions remplir le questionnaire, qui a été adapté en raison de la COVID-19.
Une rencontre avec un infirmier pour vérifier nos réponses, durant laquelle on reprend à nouveau la température, fait en sorte que le processus de don s’est arrêté là pour moi, à ma grande déception.
Dans un intervalle de 15 minutes, je suis passé à 37,6 °C. Même si je soupçonne le masque qui me donne des bouffées de chaleur, la limite est de 37,5 °C. Pas de chance à prendre.
De retour à la maison, j’ai repris ma température et elle était à 36,8 °C.
Chantal a pu faire son devoir sans problème, alors que j’ai dû m’improviser photographe pour immortaliser le moment. Meilleure chance la prochaine fois, mon Antoine...