Perspective d’une réouverture graduelle et en ordre dispersé
WASHINGTON | (AFP) En l’absence de directives du président Donald Trump, le déconfinement des États-unis pourrait se faire région par région, peut-être dès le mois de mai. Dans tous les cas, plusieurs États avertissent que la réouverture se fera lentement afin d’éviter une deuxième vague du nouveau coronavirus.
Le système fédéral américain donne le pouvoir ultime du déconfinement aux gouverneurs des 50 États même si le président américain pourrait en théorie user de son poids pour coordonner une stratégie nationale. Jusqu’à présent, Donald Trump n’a émis que des recommandations de distanciation sociale et de télétravail jusqu’à la fin avril.
Hier, Donald Trump a tweeté que la décision lui revenait... mais il a annoncé qu’une « décision par moi-même en conjonction avec les gouverneurs et les avis d’autres serait prise bientôt ! »
La réouverture sera « un processus graduel, étape par étape, guidée par les données », a-t-il dit.
Deux groupes de gouverneurs d’états des côtes Est (dont New York) et Ouest (dont la Californie) n’ont pas attendu : ils ont annoncé hier qu’ils se coordonneraient pour la levée des restrictions. Mais rien n’indique que les dizaines d’autres gouverneurs feront de même.
« Si on ouvre tout le pays le 1er mai, il ne fait pas de doute qu’il y aura un rebond », a toutefois averti sur CBS Christopher Murray, directeur de l’institute for Health Metrics and Evaluation à l’université de l’état de Washington, qui gère un modèle de référence sur la courbe de l’épidémie.
« PROCESSUS GRADUEL »
Après un demi-million de cas recensés, le rythme des contaminations semble se stabiliser dans le pays. Les États-unis « s’approchent du pic », a dit hier le directeur des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), Robert Redfield, sur NBC.
Avant de s’empresser d’ajouter que cela ne devait pas conduire à annuler les consignes de distanciation sociale et de télétravail du jour au lendemain. La réouverture sera « un processus graduel, étape par étape, guidé par les données », a-t-il dit.
Le nouveau coronavirus, qui cause la maladie de la COVID-19, n’aura pas disparu à la fin du confinement. Une grande majorité de la population l’aura évité, et restera donc susceptible d’être contaminée, tant qu’il n’y aura pas de vaccin. L’objectif de la première phase était d’éviter que trop de monde tombe malade en même temps et que cela n’engorge les hôpitaux. Mais le virus continuera de circuler.