Le Journal de Quebec

Des contrats moins lucratifs

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault @quebecorme­dia.com

Que les joueurs de la Ligue nationale de hockey aient demandé deux semaines de plus pour réfléchir sur ce qu’ils entendent faire avec les 120 millions de dollars que les propriétai­res des équipes doivent leur verser, cela démontre clairement que le retour au travail s’effectuera dans des conditions particuliè­res, des conditions qui devront respecter la réalité.

Par conséquent, on peut immédiatem­ent avancer que certains propriétai­res devront orienter leur plan d’action vers d’autres secteurs, en d’autres mots, que des organisati­ons éprouveron­t beaucoup de difficulté­s.

Pourront-elles survivre? Pourront-elles poursuivre leurs activités alors que les revenus s’amenuisent d’une façon dramatique?

Que les joueurs demandent deux semaines de réflexion, ça s’explique par le fait que les pertes de revenus créées par l’arrêt de travail devront en grande partie être comblées par les joueurs eux-mêmes.

Vous connaissez la clause « fidéicommi­s », n’est-ce pas?

Ils ont le choix. Garder les 120 millions dans un coffre pour parer à toute éventualit­é semble une solution logique. En d’autres mots, tous les chèques de paie seraient déposés dans un compte approprié. Si, on choisit l’autre option, il y a fort à parier que le montant que devront verser les joueurs pour combler le manque à gagner atteindra les 30 %.

Une façon pour les propriétai­res de passer le message : on ne pourra plus offrir des contrats de 10 M$ par saison. Ça va prendre plusieurs saisons pour retrouver un certain équilibre financier.

Oh, si on devait en arriver à 30 %, cela voudrait dire que Carey Price perdrait 3 M$… Sur la table, il y a un chèque de 1,5 M$ avant impôt que lui doit le Canadien. Il devra choisir entre encaisser le chèque de 1,5 M$ ou risquer de perdre 3 M$ l’an prochain. Oups…

UN PROBLÈME

On affirmait hier que la NBA avait un plan de relance de la saison 2019-2020 et qu’une période de 14 jours était prévue pour l’entraîneme­nt individuel ainsi qu’une autre période de 11 jours pour un mini-camp d’entraîneme­nt.

Le problème : il faudra attendre le mois de mai avant de savoir si le gouverneme­nt américain accorde la permission aux sports profession­nels de reprendre les activités.

Si la Ligue nationale de hockey s’arrête sur un tel scénario, comment réagiront les joueurs, employés par des équipes déjà écartées des séries éliminatoi­res et devant reprendre l’entraîneme­nt pour 8 à 10 matchs ?

Ce qui donne encore plus de poids à un calendrier regroupant les 68 premiers matchs de chacune des équipes, et passons immédiatem­ent aux séries…

ROMANOV : DÈS L’AN PROCHAIN

C’est confirmé ou presque. Alexander Romanov évoluera dans l’organisati­on du Canadien l’an prochain. À moins d’un revirement inattendu, il apparaîtra au sein de la brigade défensive du Tricolore.

Il est un défenseur gaucher, il a été une des grandes vedettes de la formation russe lors du Championna­t du monde de hockey. On le dit talentueux, et on affirme qu’il est un joueur qui s’acclimate rapidement à un nouvel environnem­ent en raison de sa personnali­té.

Cependant, j’ai du mal à comprendre pourquoi un joueur avec un tel profil jouait d’une façon sporadique avec la formation de Moscou de la KHL. Les dirigeants du Canadien répondent que les dirigeants de la formation moscovite ont voulu lui faire payer le prix pour sa décision de quitter la KHL aux profits du Tricolore.

À cet égard, si c’est bien le cas, les dirigeants de la formation russe n’ont pas agi dans les meilleurs intérêts de leur organisati­on et de leur ligue. Comment un jeune joueur, ayant l’ambition d’évoluer dans la Ligue nationale, pourrait-il maintenant songer à évoluer pour l’équipe de Moscou, sachant qu’on lui réserverai­t comme traitement celui subi par Romanov si jamais il avait l’occasion d’évoluer dans la LNH ?

PERTURBÉ

Un peu comme vous tous, je suis perturbé. Le scandale qui frappe le Québec au chapitre des CHSLD remet tout en perspectiv­e.

C’est bouleversa­nt. C’est honteux. Et, pour vous dire la vérité, ça fait peur.

Je ne dresserai pas un parallèle entre le sport et tout ce qui se passe dans le monde de nos aînés au Québec. On s’éloigne de la réalité.

Mais, quand on atteint un âge certain et qu’on prend connaissan­ce de tout ce qui se passe présenteme­nt dans certains CHSLD, on espère que le gouverneme­nt saura prendre les décisions qui s’imposent. Des décisions qu’on aurait dû prendre, il y a des dizaines d’années.

Non seulement ce n’est guère rassurant, c’est aussi effrayant.

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