Prenez garde aux microprêts
Alors que le Québec est sur pause, des syndics mettent en garde les consommateurs contre l’utilisation des microprêts, dont les taux d’intérêt dépassent parfois les 200 % si l’on inclut les montants de la commission.
Selon les syndics Leblond et Associés et Jean Fortin & Associés, plusieurs ménages, dont les revenus ont fondu ou disparu, pourraient être tentés de contracter des microprêts pour soutenir leurs dépenses.
« Il y a effectivement un danger. J’ai vu des taux d’intérêt de 25 %, 35 % et 40 %. À ce montant, il faut parfois ajouter la commission qui doit être versée. C’est tragique », indique au Journal, le président du syndic Leblond et Associés, Stéphane Leblond.
« Ce sont des frais considérables. Il faut les éviter. On voit de plus en plus de microprêts dans les dossiers de faillites », déplore-t-il.
VAGUE DE FAILLITES
Ce dernier s’attend d’ailleurs à ce que plusieurs consommateurs déclarent faillite lors de la reprise des activités. Il ne cache pas que le téléphone sonne beaucoup.
« Il va y avoir une hausse. Ce ne sont pas tous les commerces qui vont réengager l’ensemble de leur personnel », estime M. Leblond.
Actuellement, 34 % des Canadiens vivent d’un chèque de paie à l’autre, selon un sondage publié en 2019 par l’association canadienne de la paie.
Du côté du syndic Jean Fortin & Associés, la direction craint aussi une vague de faillites en raison des mesures instaurées pour ralentir la propagation de la COVID-19.
Elle invite également les gens à ne pas utiliser les microprêts à moins que cet argent permette de combler un besoin essentiel, comme manger.
« Les microprêts ont tendance à avoir des taux d’intérêt de 30 % ou 40 %. C’est la dernière chose à faire. Il faut faire attention », dit le président, Pierre Fortin.
« Par exemple, pour 850 $, il peut y avoir une commission de 350 $ et le taux d’intérêt indiqué n’est que de 8 %. Ces compagnies contournent la loi en disant que le 350 $ n’est pas de l’intérêt », poursuit-il.