Va-t-on devenir fous ?
Le confinement nécessaire et obligatoire qui risque d’être sans cesse reporté pour nous protéger collectivement est en train de nous rendre fous individuellement. D’ailleurs, le docteur Arruda s’en inquiétait déjà il y a quelque temps.
À partir de 70 ans, en vertu d’une sorte d’obligation morale, peu importe notre état de santé, nous sommes encabanés sans espoir jusqu’à la fin de la pandémie.
La rectitude sanitaire remplace ainsi la rectitude politique.
Alors, ne vous demandez pas pourquoi l’anxiété, l’irritabilité et une tristesse qui chaque jour tissent davantage leur toile nous réveillent la nuit, nous font verser des larmes sans raison et alourdissent notre énergie.
À l’évidence, après des semaines où l’on espérait que le pire des scénarios ne se produirait pas, ce qui est le cas, le confinement décrété le 12 mars révèle ses effets néfastes sur notre équilibre mental.
ÉQUILIBRE PSYCHOLOGIQUE
Dans Le Point, un chroniqueur a parlé d’« asphyxie affective, sociale et tactile ». Et il est vrai que la quasi-totalité des gens survit physiquement à la COVID-19, mais qu’en sera-t-il de leur équilibre psychologique ?
La vie en société se doit d’être source de plaisirs et de joies grâce à l’amitié et l’amour. Grâce aussi à la confiance que les êtres humains doivent se témoigner.
Or, avec ce microbe terrifiant parce qu’invisible et complexe, chaque personne devient menaçante. L’on a donc vite appris à s’éloigner des autres. La distanciation physique incite alors à un repli sur soi, intolérable pour ceux qui ne sont ni des ermites ni des mystiques, c’est-à-dire la majorité des gens.
Les jovialistes qui font l’éloge des relations virtuelles sont soit inconscients, soit aveuglés.
Nous sommes faits pour nous parler au creux de l’oreille, nous toucher au plus près et nous regarder droit dans les yeux, ce miroir de l’âme.
L’amour à distance n’est-il pas la pire des punitions ?