Le Journal de Quebec

Des régions ont hâte à la réouvertur­e des « frontières »

- TAÏEB MOALLA ET STÉPHANIE MARTIN

Certaines régions du Québec, où le nombre de cas positifs de COVID-19 est très bas, souhaitent que le gouverneme­nt lève le plus rapidement possible les mesures limitant l’accès à leur territoire.

« Nous nous attendons à faire partie de la première vague des annonces de réouvertur­e des régions, car nos statistiqu­es régionales sont actuelleme­nt sous contrôle », a fait savoir Josée Néron, mairesse de Saguenay.

Cela dit, cette dernière dit vouloir « laisser le soin aux dirigeants de la Santé publique du Saguenay–lac-saint-jean et du Québec de prendre la décision lorsque cela sera approprié ».

À Rimouski, le maire Marc Parent évoque la nécessité d’un « déconfinem­ent progressif bien réfléchi et bien encadré. On ne peut pas vivre en vase clos en attendant un vaccin », explique-t-il.

Selon lui, « la réalité au Bas-saint-laurent est différente de celle de Montréal. Ce serait plus facile de permettre une ouverture progressiv­e des commerces et des entreprise­s ici en mettant en place des règles précises de sécurité sanitaire ».

Du côté de Rivièredu-loup, le directeur des communicat­ions,

Pascal Tremblay, a dit que la Ville attend les directives gouverneme­ntales. « On a le souci que ça se fasse d’une façon intelligen­te et cohérente », a-t-il insisté.

Hier, le maire de Québec, Régis Labeaume, a assuré ne pas vouloir « mettre de la pression » sur le gouverneme­nt au sujet des modalités du déconfinem­ent.

LA PAROLE AUX EXPERTS

L’institut national de santé publique du Québec, qui conseille le gouverneme­nt sur les bonnes pratiques à adopter, estime qu’il est probable qu’il y ait une réouvertur­e à géométrie variable des régions.

« Cela ferait du sens qu’il y ait certaines différence­s en fonction de la transmissi­on et des caractéris­tiques de vulnérabil­ité, d’éloignemen­t, de la capacité du réseau, d’une région à l’autre », a indiqué la Dre Chantal Sauvageau, médecin spécialist­e en santé publique et médecine préventive.

Ronald Labonté, professeur et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la mondialisa­tion contempora­ine et l’égalité en matière de santé, estime que la principale difficulté d’ouvrir certaines régions serait l’afflux de gens de l’extérieur dans une petite communauté, qui mettrait une pression sur l’approvisio­nnement et qui rendrait difficile la distanciat­ion.

IMPACT À VENIR

Benoit Mâsse, professeur titulaire à l’école de santé publique, constate que les régions sont épargnées pour l’instant.

« Invariable­ment, à un certain moment les régions seront touchées, à moins qu’elles soient scellées indéfinime­nt », avance-t-il.

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JOSÉE NÉRON Mairesse de Saguenay

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