Utiles débats
Si le Parti conservateur voulait démontrer l’utilité des débats parlementaires durant la pandémie en forçant un retour au Parlement, c’est réussi.
Les députés fédéraux ont tenu hier une période de questions étonnamment constructive, une première depuis plus d’un mois.
Il n’y a pas eu de chahut, les réponses ont été souvent pertinentes, tout comme les propositions.
La plupart de ceux qui ont pris la parole, incluant le premier ministre, s’en sont tenus aux faits, le bouton partisanerie tourné au minimum.
La barre est haute pour la suite des choses.
Car il y aura une suite, dès la semaine prochaine. Libéraux, bloquistes, néo-démocrates et verts se sont entendus pour mener une journée de débats par semaine en personne, et deux autres de façon virtuelle, à moyen terme, durant la pandémie.
ISOLÉS
Les conservateurs d’andrew Scheer ont voté contre ce plan de retour des travaux, exigeant la tenue de plus de débats en personne à la Chambre des communes.
Cette mésentente entre l’opposition officielle et les autres partis a forcé un retour précipité d’une trentaine de députés à Ottawa, hier.
Pour l’occasion, les conservateurs ont baissé le ton et laissé tomber leur approche belliqueuse.
Ils ont, avec succès, provoqué des échanges constructifs.
Ce soudain changement d’attitude sera-t-il passager ? À défaut de durer dans le temps, il aura servi à illustrer une occasion ratée.
Soit celle de jouer un rôle de leader auprès des autres partis d’opposition, face aux libéraux minoritaires.
C’est ce qu’aurait fait un véritable gouvernement en attente.
Au lieu de cela, les conservateurs se retrouvent aujourd’hui isolés.
C’est dommage, car sur le fond des choses, ils ont bien fait d’insister pour un retour plus tôt que tard des débats parlementaires.
On a constaté, durant cette pandémie, que les décisions qui sont prises à Québec ou Ottawa ne tiennent pas toujours compte de la réalité sur le terrain.
L’apport des députés des différentes régions du pays, où sont absents les libéraux, permettra d’enrichir la réflexion sur la suite des choses.
Espérons que leur naturel partisan ne reviendra pas trop rapidement au galop.