Le rêve de jeunes Québécois risque d’être mis en échec
Ceux qui sont tentés par l’aventure des institutions américaines pourraient revoir leurs plans
Plusieurs hockeyeurs du Québec ont l’intention de poursuivre leur parcours dans une école de type « prep-school » ou dans une université américaine dans les prochaines années. Ce n’est pas dans la prochaine saison où on pourrait constater des dommages collatéraux liés à la COVID-19, mais bien durant de la campagne 2021-2022.
Pour la saison 2020-2021, la majorité des ententes sont ficelées entre les joueurs et les institutions américaines. À l’ instar de tous les dirigeants dans le monde du hockey, ceux de la NCAA et des « prep-schools » naviguent également dans des eaux inconnues.
Comme chaque année, la compagnie Apex devait organiser un camp de trois jours avec la présence d’une dizaine d’entraîneurs d’universités américaines. Les hockeyeurs québécois, âgés de 15 à 20 ans, auraient eu la chance de montrer leur savoir-faire et peutêtre d’attirer les regards d’un ou deux recruteurs.
L’événement devait avoir lieu les 1er, 2 et 3 mai, mais il a été reporté aux 1er, 2 et 3 août. Par contre, avec les dernières recommandations du gouvernement québécois, il y a de fortes chances qu’il soit annulé.
« Ça ne regarde pas bien, surtout qu’on ne sait pas quand les frontières vont rouvrir, a souligné Claude Morin, organisateur du camp et responsable des sports au Cégep André-laurendeau. Le camp de cette année servait surtout à la visibilité des joueurs pour la campagne 2021-2022.
« Bien sûr, des joueurs auraient pu être approchés pour remplacer à la dernière minute des désistements ou des départs pour les pros en vue de la campagne 2020-2021. »
Morin a expliqué qu’il avait réussi à convaincre les représentants de 13 universités américaines à venir scruter le talent québécois, dont un de la prestigieuse université Harvard.
PAS D’IMPACT
La pandémie de COVID-19 apporte son lot d’incertitudes dans plusieurs aspects. Morin croit que les hockeyeurs québécois ne perdront pas la cote en raison des événements des derniers mois.
« Je ne pense pas qu’il y aura un effet sur la visibilité des joueurs, a-t-il ajouté. Les entraîneurs continueront de traverser les frontières pour venir les voir. Ils voudront encore obtenir les meilleurs joueurs disponibles. »
Même son de cloche du côté de Sylvain Hallé, qui s’occupe d’accompagner des jeunes et leurs familles dans l’expérience des « prep-schools » au pays de l’oncle Sam. Pour la saison 2020-2021, il a donné un coup de pouce à 10 hockeyeurs dans leurs démarches.
« Aucun parent ne m’a contacté pour me dire qu’il faisait marche arrière, a souligné Hallé, qui est consultant de sports. À ce tempsci, normalement, les parents ont déjà signé le contrat et envoyé un dépôt. »
INCONNU
Cependant, Hallé ne sait pas comment la situation va évoluer pour les inscriptions de la saison 20212022. Il est dans l’inconnu comme tout le monde dans le milieu sportif.
« Ça pourrait être plus difficile pour 2021 pour plusieurs facteurs, a-t-il ajouté. Tout d’abord, on ne connaît pas encore quelle sera la valeur du dollar canadien. Si ça demeure comme maintenant, ça pourrait en faire reculer quelquesuns et ils pourraient choisir d’inscrire leur enfant dans un collège canadien à la place.
« Une autre donne est de savoir si les deux parents auront encore leur emploi. Pour ma part, je suis optimiste de voir les « prep-schools » américaines continuer d’ouvrir leurs portes aux hockeyeurs québécois malgré ce qui arrive présentement. »