Le Journal de Quebec

Markov n’a jamais songé à quitter le Canadien

Maintenant retraité, Andreï Markov revient sur ses 16 saisons passées avec le Tricolore

- Jonathan Bernier l Jbernierjd­m jonathan. bernier @quebecorme­dia.com

Andreï Markov a disputé 16 saisons dans l’uniforme du Canadien. À quelques reprises au cours de sa carrière, il aurait eu la chance de faire sauter la banque en se joignant à une autre formation. Pourtant, il est toujours demeuré fidèle à l’équipe qui l’avait sélectionn­é au 6e tour du repêchage de 1998.

« J’aimais l’équipe, j’aimais jouer pour le Canadien, alors je ne voyais pas la nécessité d’aller voir ailleurs. C’est pourquoi je signais toujours mes contrats avant l’ouverture du marché des joueurs autonomes, a-t-il indiqué dans une longue entrevue accordée au Journal de Montréal. C’est une fierté d’avoir fait partie de cette organisati­on et d’avoir joué seulement pour cette équipe. »

Cette longévité et ses talents offensifs lui ont permis de se hisser parmi les meilleurs défenseurs de la glorieuse histoire du Canadien.

Ses statistiqu­es auraient été encore plus impression­nantes s’il n’avait pas raté presque deux saisons complètes en raison de sévères blessures aux genoux. Des absences prolongées qui, beaucoup plus que son divorce difficile avec Marc Bergevin, l’ont amené à terminer sa carrière à seulement 10 matchs du mythique plateau des 1000 rencontres dans la LNH.

« J’aurais aimé atteindre les 1000 matchs, mais il n’y a plus rien que je puisse faire. Maintenant, j’accepte mes 990 matchs. Je me dis que si j’étais demeuré en santé, j’en aurais joué beaucoup plus que 1000 », a-t-il souligné.

S’il accepte maintenant son sort, Markov a tout de même tenté une dernière poussée l’été dernier en demandant à l’agent Allan Walsh de lui trouver un emploi dans la LNH. Une recherche qui s’est révélée infructueu­se.

« Il n’y avait pas grand-chose. J’ai obtenu quelques offres pour des essais profession­nels. Ça ne me plaisait pas, il n’y avait rien d’assuré. Alors, j’ai décidé de terminer ma carrière en Russie », a-t-il raconté.

« UNE VILLE MAGNIFIQUE »

Markov n’était qu’un blanc-bec de 21 ans lorsqu’il s’est présenté au camp d’entraîneme­nt du Canadien à l’automne 2000. Il se souvient de la crainte qui l’habitait.

« Quitter mon pays avait été une décision difficile. Heureuseme­nt, il y avait quelques joueurs russes au sein de l’équipe, ce qui m’avait aidé. Il y avait également une communauté russe à Montréal. Ça avait favorisé mon intégratio­n. »

Néanmoins, il est suffisamme­nt tombé en amour avec la ville pour obtenir sa citoyennet­é canadienne, en juillet 2010, et pour passer du temps dans la métropole au cours des saisons mortes.

« Montréal est une ville magnifique, particuliè­rement en été avec ses restaurant­s et ses parcs. Mais maintenant, il y a de la constructi­on et des cônes partout. La circulatio­n est devenue difficile », a-t-il souligné.

UNE DÉCISION MÛRIE

Markov a donné 16 ans de sa vie au CH et ses partisans. Comment aimerait-il que ses derniers se souviennen­t de lui ?

« Tout le monde pense que je suis une personne sérieuse. C’était vrai dans le cadre du travail, quand je me présentais à l’aréna. Mais dans la vie de tous les jours, j’aime rire et avoir du plaisir », a-t-il tenu à préciser.

Âgé de 41 ans, Markov a annoncé sa retraite du hockey la semaine dernière. En fait, c’est plutôt son agent qui en a fait l’annonce en confirmant la nouvelle à un média russe. Fidèle à lui-même, l’arrière du Canadien a préféré tirer sa révérence sans tambour ni trompette.

D’ailleurs, sa décision était mûrie depuis longtemps. Il était déjà prévu avant d’enfiler le chandail du Lokomotiv de Iaroslavl, de la KHL, qu’il s’agirait de son ultime campagne.

« J’en ai discuté avec ma famille, mais c’est une décision qui vient principale­ment de moi. Ma femme, elle, voudrait que je joue au hockey jusqu’à la fin de mes jours », a lancé le défenseur, un sourire dans la voix.

« Quand tu joues au hockey depuis plus de 25 ans, c’est difficile de prendre la décision d’arrêter. Mais j’étais prêt », a-t-il ajouté.

DU TEMPS EN FAMILLE

Une fracture à un pied subie dès le premier match de la saison lui ayant fait rater un peu plus d’un mois d’activité a confirmé qu’il avait fait le bon choix.

Maintenant que sa carrière de hockeyeur est derrière lui, Markov souhaite se consacrer entièremen­t à sa famille. Pour prouver le sérieux de sa démarche, il a fermé tous les comptes qu’il avait sur les réseaux sociaux.

« Avec quatre enfants à la maison, je n’ai plus de temps pour ça. »

« Au fait, Andreï, tu es rendu à combien d’enfants en tout ? Cinq ? »

« Oui… pour l’instant. »

Un vrai pince-sans-rire.

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