Dix jours d’attente pour une proche aidante
Déjà endeuillée par le décès de sa mère en CHSLD, une proche aidante a dû patienter plus de 10 jours avant qu’on lui permette d’aller prodiguer des soins à son père qui vit toujours dans la même résidence.
La mère d’hélène Lavoie est décédée à 83 ans, le 6 avril, au Centre d’hébergement des Deux-rives (Repentigny). Depuis, Mme Lavoie ne pense qu’à une chose : aller offrir des soins à son père de 88 ans qui souffre d’alzheimer.
Depuis un an, avant le contexte de pandémie, Mme Lavoie visitait ses parents six jours par semaine pour les nourrir et les hydrater. Elle croit que son aide serait appréciée par les préposées aux bénéficiaires qui doivent « courir d’un bord et de l’autre ».
« JE ME SENS INUTILE »
Le 14 avril, le premier ministre Legault a annoncé des assouplissements pour permettre aux proches aidants de retourner dans les CHSLD. Même si Mme Lavoie répondait aux critères, des coordonnatrices de l’établissement lui ont dit ne pas savoir si son aide allait être acceptée.
« Des préposées à qui je parle me disent qu’elles sont débordées. Ça leur ferait déjà un patient de moins à s’occuper. C’est sûr que je me sens inutile présentement », lance-t-elle, assurant tout de même que l’établissement s’est toujours bien occupé de ses parents.
Alors que le premier ministre Legault ne cesse de demander « des bras » pour pourvoir des postes dans les CHSLD, il aura fallu attendre 10 jours pour que le CISSS de Lanaudière contacte enfin Mme Lavoie pour enclencher le processus de sélection.
La mère de famille de Repentigny était rendue au point où elle craignait qu’on finisse par lui refuser catégoriquement d’apporter son aide si l’attente perdurait et que son père attrapait la COVID-19.
« Pourquoi cette bureaucratie-là est si longue et compliquée? » se questionnet-elle, faisant référence aux demandes du gouvernement qui prennent du temps à se rendre « sur le terrain ».