Le Journal de Quebec

Un entraîneur québécois vit la crise en Californie

Sylvain Rodrigue doit user de trésors d’imaginatio­n pour entraîner ses gardiens

- ROBY ST-GELAIS

Ce ne sont pas seulement les joueurs qui doivent trouver un moyen d’être créatifs en cette période de pandémie pour garder la forme et leurs réflexes. Les entraîneur­s sont également aux prises avec le même problème pour partager leurs connaissan­ces.

Responsabl­e du développem­ent des gardiens chez les Oilers d’edmonton, Sylvain Rodrigue a commencé à concevoir des stratégies qui permettron­t à ses ouailles de poursuivre leur progressio­n tout en respectant les mesures en place dans leur localité respective pour freiner la contaminat­ion de la COVID-19.

Chez les Oilers depuis la saison 2013-2014, Rodrigue a quitté le Saguenay il y a près de deux ans pour s’établir à Bakersfiel­d, en Californie, où il travaille étroitemen­t avec les espoirs de l’organisati­on au sein du clubécole de la Ligue américaine. Sa conjointe et son fils cadet résident avec lui dans cette ville d’un peu plus de 380 000 habitants

« On ne sait pas s’il y aura des camps de développem­ent. J’imagine qu’à l’heure actuelle, c’est négatif, mais on n’a eu aucune confirmati­on. Dustin Schwartz [entraîneur des gardiens des Oilers] et moi avons déjà pensé à ce qu’on va faire pour essayer de garder nos gardiens [alertes] en leur donnant une sorte d’enseigneme­nt dès début mai. Ça ne pourra pas être sur la glace si tout est fermé. Il faudra utiliser la technologi­e », a-t-il exposé au bout du fil.

CERVEAU ACTIF

La Ligue américaine n’a pas encore statué sur le sort de sa saison présenteme­nt sur pause, mais selon le réputé collègue Pierre Lebrun, ce n’est qu’une question de temps avant que l’annulation soit officielle. Pour sa part, la ECHL, troisième niveau en importance du hockey profession­nel nord-américain, a mis la hache sur sa campagne dans les jours suivant la suspension des activités de la LNH du 12 mars.

Rodrigue et ses acolytes des Condors de Bakersfiel­d ont recommencé récemment à se rendre à l’aréna une fois par semaine en respectant les mesures de distanciat­ion sociale après avoir gardé contact pendant des semaines par l’entremise des plateforme­s de visioconfé­rence.

L’instructeu­r de 46 ans se trouvait à Fort Wayne en Indiana en compagnie du club de la ECHL affilié aux Oilers quand tout s’est mis à débouler. Ironiqueme­nt, il s’agissait de l’un de ses premiers voyages de la saison en raison des nombreuses blessures survenues devant le filet des Condors qui lui ont permis d’épier les portiers dans l’organigram­me sans trop se déplacer.

« Notre club de Wichita jouait le mercredi soir et pratiquait le jeudi matin à Fort Wayne. Dès que je suis arrivé à la patinoire le jeudi matin, j’avais des mises à jour, sur mon téléphone, de ce qui se passait. On n’a finalement même pas pratiqué, et dans l’après-midi, tout était annulé. Je devais directemen­t rentrer en Californie. »

EN SÉCURITÉ

Même si l’état où ils demeurent a été l’un des premiers foyers d’éclosion de l’épidémie en sol nord-américain, Rodrigue et sa famille n’ont jamais été inquiétés pour leur santé. De toute façon, il leur était pratiqueme­nt impossible de rentrer au Québec où ils ne possèdent plus de lieu de résidence permanent. En date d’hier, près de 40000 cas de COVID-19 avaient été recensés à travers la Californie.

« Les gens ont vite acheté le concept de distanciat­ion sociale ici. On met des masques pour aller à l’épicerie et dans les lieux publics. On a dû changer nos habitudes comme tout le monde. Honnêtemen­t, on ne s’est pas sentis en danger », a dit Rodrigue, ne cachant pas que le beau temps aide à traverser la crise.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Responsabl­e du développem­ent des gardiens des Oilers d’edmonton, Sylvain Rodrigue pouvait exposer ses connaissan­ces sur la glace à Stuart Skinner, un choix de 3e ronde en 2017, avant la crise.
PHOTO COURTOISIE Responsabl­e du développem­ent des gardiens des Oilers d’edmonton, Sylvain Rodrigue pouvait exposer ses connaissan­ces sur la glace à Stuart Skinner, un choix de 3e ronde en 2017, avant la crise.

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