Le Journal de Quebec

Un an sans lui

- CLAUDE VILLENEUVE Analyste politique et rédacteur

Il y a eu un an hier que s’éteignait mon ami d’enfance, mon coloc d’université, mon frère Charles Plourde.

Vous avez peut-être entendu parler de cet homme de radio génial décédé à l’âge de 36 ans après avoir combattu un cancer du cerveau. Certains en avaient parlé dans les médias à l’époque, dont plusieurs de ses collègues de Radio-canada, où il était tellement apprécié. Il a laissé derrière lui sa tendre épouse Lucie qu’il vénérait, trois beaux garçons qui le rendaient fier, des parents, un frère et une soeur qui l’adoraient et des centaines d’amis qui sont encore inconsolab­les.

SANS PRÉTENTION

Tout le monde aimait Charles. Il était jovial, rieur, intègre dans tous les aspects de sa vie. Il s’intéressai­t à tout, jouait de la musique avec sa blonde et ses gars, peignait et c’était tout un sportif. Il adorait discuter avec les vieux, il avait une capacité d’écoute extraordin­aire. Sans prendre la pose de l’intellectu­el, ce conteur né tirait toujours de ses échanges des perles de sagesse qu’il énonçait sans prétention, dans des mots simples et clairs, dans une langue qu’il était fier de tenir de nos ancêtres.

Je me demande souvent comment Charles aurait vécu l’étrange période que nous traversons. Déjà privé par la maladie du travail dont il raffolait, il racontait se sentir comme un fantôme, arpentant seul la Promenade Masson pendant que tout le monde continuait à vaquer à ses occupation­s. Il devinerait, avec tendresse et sans ironie, que nous sommes nombreux à nous sentir ainsi ces temps-ci.

L’ABSENCE

Un an sans lui et sans sa lumière pour éclairer la grisaille, c’est long et c’est court en même temps. En un an, on peut accepter la mort de quelqu’un qu’on aime, mais on ne s’habitue pas à son absence, aux moments volés, aux conseils qu’on doit désormais imaginer.

J’ai voulu voir dans la belle journée de printemps que nous avons eue hier un clin d’oeil de notre ami Charles qui nous dit de ne pas lâcher, que le temps de la pêche généreuse et des moissons reviendra. Que je reverrai mon Lac où il repose aujourd’hui.

Merci de continuer de nous éclairer, Charles. Je t’aime tellement.

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