Une renaissance inattendue
Brendan Gallagher et Paul Byron ne s’attendaient pas à ce que le Canadien ait la possibilité de jouer en séries
« À mes yeux, Gary Bettman tentera de tout faire pour avoir du hockey. Il devra satisfaire nos demandes. Si je devais parier, je dirais la chose suivante : à mon avis, on aura une forme quelconque de séries. Je crois que la coupe Stanley sera remise. C’est simplement ma prédiction. »
Brendan Gallagher avait fait cette prédiction le 23 avril. Un mois plus tard, sa prévision se rapproche encore plus de la réalité.
Le numéro 11 n’avait toutefois pas vu dans sa boule de cristal une formule éliminatoire à 24 équipes à laquelle le Canadien participerait. Pour lui, c’est un cadeau inespéré.
À ses yeux, il n’y a aucun débat possible entre celui du meilleur choix possible au prochain repêchage et une possible participation aux séries.
« C’est une réponse facile pour moi, a rapidement répliqué Gallagher. Un haut choix au repêchage ne se transforme pas toujours en un bon joueur. Mais une participation aux séries, ça se transforme toujours en une chance de gagner la coupe Stanley. »
0,1 % DES CHANCES
Gallagher et Paul Byron ont agi comme coreprésentants du CH au sein de l’association des joueurs. Ils ont donc participé aux négociations avec Donald Fehr (président de L’AJLNH) et les dirigeants de la LNH.
Avec le 12e rang dans l’association de l’est et un écart de 10 points avec les Blue Jackets de Columbus, l’équipe qui détenait le huitième rang, le Tricolore n’avait que 0,1 % des chances d’atteindre les séries. Dans un tel contexte, Byron n’a pas caché son étonnement quand il a appris la formule proposée par Gary Bettman pour la relance des activités.
« Oui, j’ai été surpris, a-t-il admis. Quand j’ai reçu l’appel pour voter, il n’y avait pas d’autres options sur la table. Le comité avait déjà fait les négociations. Toutes les rumeurs provenaient des médias. Nous savions où nous étions au moment de l’interruption [de la saison] dans la LNH.
C’était une surprise de savoir que nous aurions une chance de jouer en séries. Parmi toutes les options, c’est celle qui a le plus de sens. Nous manquions de temps pour terminer la saison.
SCÉNARIO BIZARRE
« C’est un scénario anormal et bizarre, a-t-il enchaîné. Mais de notre côté, on voit du positif dans une situation négative avec la pandémie de la COVID-19. Il y a des équipes qui ne sont pas heureuses de cette formule. Nous devons toutefois vivre avec ça. Ils ont trouvé la meilleure formule pour le bien de la LNH. Il n’y avait aucun scénario parfait pour tout le monde. »
Pour entériner ce projet à 24 équipes, les 31 formations de la LNH ont tenu un vote. Le oui a gagné avec une très forte majorité, soit 29 contre 2. Le Lightning de Tampa Bay et les Hurricanes de la Caroline ont voté contre la proposition.
« Peu importe la formule, ça ne fera jamais l’unanimité, a dit Byron. Mais un vote de 29 à 2, c’est gros. Je croyais qu’il y aurait plus d’objections à cette proposition. C’est une bonne nouvelle. Personnellement, je trouvais que c’était impossible de couper à 16 équipes seulement pour les séries quand il restait une dizaine de matchs au calendrier pour pratiquement toutes les équipes. »
CONTRE CROSBY ET MALKIN
Si tous les morceaux du casse-tête tombent en place dans les prochaines négociations et que la pandémie du coronavirus est contrôlée en Amérique du Nord, le CH affrontera les Penguins de Pittsburgh dans une série qualificative pour les séries.
Dans le camp des Penguins, une confrontation contre Carey Price dans une série 3 de 5 a déjà fait gronder des membres de l’organisation.
« S’ils ne sont pas heureux, c’est une bonne chose pour nous, a affirmé Gallagher. Nous savons que ce sera difficile contre les Penguins. Nous jouerons contre deux des meilleurs joueurs au monde (Sidney Crosby et Evgeni Malkin). Comme athlète, j’ai hâte de vivre ce test. Nous entrerons dans cette série avec confiance. Je sais une chose de notre groupe et c’est que nous allons croire en nos chances. »