Ne pas importer le racisme américain
Les émeutes raciales qui déferlent sur les États-unis, à la suite de l’effrayant assassinat par un policier d’un homme noir, nous présentent un pays décadent, plus divisé que jamais. Ce contreexemple absolu devrait nous convaincre d’une chose : nous devons résister à l’américanisation de notre société, et refuser d’importer ici ce qu’on appelle la question raciale.
Pourtant, on trouve de plus en plus de militants qui cherchent à plaquer sur la réalité québécoise une grille de lecture élaborée pour penser les pires travers de la société américaine.
ÉMEUTES
Le grand public l’a constaté à l’été 2018 avec la controverse entourant la pièce de théâtre SLAV. Depuis, cette tendance s’est intensifiée. On apprenait ces jours-ci dans The Gazette que de jeunes activistes faisant de leur couleur de peau un étendard politique ont lancé une application pour inviter les Noirs à faire leurs achats chez des marchands noirs. Ils lancent un appel à la solidarité raciale.
Certains y voient le panier bleu adapté. Erreur ! Le panier bleu s’adresse à tous les Québécois, quelle que soit la couleur de leur peau. Cette différence est fondamentale.
La situation des Noirs américains n’a rien à voir avec celle des Noirs au Québec. Ceux qui les confondent font preuve d’inculture historique.
RÉFUGIÉS
Les Noirs américains sont les victimes historiques d’un système esclavagiste, puis ségrégationniste. Les Noirs du Québec sont arrivés ici à partir des années 1960-1970, essentiellement.
Leurs enfants ne sont pas des descendants d’esclaves, mais des descendants d’immigrés et de réfugiés à qui la société québécoise, qui sait accueillir généreusement, a ouvert les bras.
Imaginons la suite. Si les Noirs doivent se définir en tant que Noirs, estce que les Blancs devront se définir en tant que Blancs ? Ce serait toxique. Le racialisme porte une vision terriblement régressive de la société. Nous devrions y résister et tout faire pour ne pas devenir américains.