Daniel Lamarre vend son Cirque à Bill Morneau
Des lobbyistes de l’entreprise ont sollicité pas moins de cinq ministres fédéraux
Le grand patron du Cirque du Soleil a multiplié les rencontres au sommet à Ottawa pour obtenir une aide financière, allant jusqu’à échanger directement avec le ministre des Finances, Bill Morneau.
En pleine pandémie, le grand responsable des finances publiques du pays, le ministre Morneau, a pris le temps d’écouter les doléances du dirigeant du Cirque en difficulté.
Selon une inscription au Registre des lobbyistes, Daniel Lamarre a échangé avec le ministre le 10 avril dernier.
Son objectif était alors d’« obtenir une aide financière, dont la valeur est encore indéterminée, sous forme de subvention ou de prêt, afin de permettre au Groupe Cirque du Soleil de s’acquitter de ses obligations financières ».
Il s’agissait aussi pour le dirigeant du Cirque « d’assurer la pérennité de ses activités, à la suite de la suspension de la présentation de tous ses spectacles à l’échelle mondiale en raison de la pandémie de la COVID-19 ».
PAS SEULEMENT MORNEAU
Bill Morneau n’est pas le seul à avoir été courtisé. Le 14 avril, Daniel Lamarre a aussi échangé avec Navdeep Bains, ministre de l’innovation, des Sciences et de l’industrie.
Il a eu un échange avec Mathieu Bouchard, chef de cabinet du ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault, le 3 avril.
Le 1er avril, il communiquait avec Noémie Dansereau-lavoie, conseillère principale au cabinet du ministre Guilbeault, avec Steven Guilbeault lui-même et avec la ministre du Développement économique, Mélanie Joly.
Tous ces échanges ont été rendus publics à la mi-mai.
En mars, les lobbyistes du Cirque avaient déjà contacté trois ministres (Mélanie Joly, François-philippe Champagne et
Steven Guilbeault). En tout, c’est donc pas moins de cinq ministres fédéraux avec qui le Cirque s’est entretenu.
PROCHES DES LIBÉRAUX
Le Journal a révélé la semaine dernière que le président du financement du Parti libéral du Canada était toujours actionnaire du Cirque du Soleil. Le président du conseil d’administration du Cirque, Mitch Garber, dirige de son côté l’organisme fédéral Investir au Canada.
« Il s’agissait de discussions préliminaires pour mieux comprendre les programmes d’aide et voir s’ils pourraient éventuellement s’appliquer à notre situation. Nous étions à ce moment-là au début de la crise. Il n’y a aucun dossier actif présentement avec le gouvernement fédéral », nous a assuré hier Caroline Couillard, porte-parole du Cirque.
Le gouvernement du Québec a annoncé cette semaine l’octroi d’un prêt de 200 millions $ US au Cirque, qui traîne une dette de plus d’un milliard $ US.