Boum dans le marché de luxe
Les transactions pour des propriétés de prestige ont grimpé d’approximativement 27 % depuis janvier
Le marché des propriétés de luxe a explosé d’environ 27 % au Québec depuis le début de l’année par rapport à cette même période en 2019.
Selon des données récoltées à partir du site de la firme JLR, il s’est vendu dans la province 571 maisons, condos ou chalets de plus d’un million de dollars (incluant les taxes) entre janvier et le 15 mai. En 2019, 451 transactions avaient été conclues.
Les propriétés de prestige ont notamment enregistré une plus forte demande (53 %) du côté de Montréal. Le nombre de demeures dans les sept chiffres ayant changé de propriétaire est passé de 169 à 258. À Québec, le nombre de ventes a toutefois diminué de 7 à 5.
Le 26 mai, au lac Sept-îles à Saint-raymond, dans Portneuf, une maison s’est vendue à 1,37 million $. Le prix demandé était de 1,39 million $. Il s’agit d’une vente record pour ce secteur, selon l’un des courtiers derrière cette transaction. La maison a été achetée par des Québécois.
« Les gens qui sont aisés financièrement, comme les médecins, ont peut-être été moins touchés par la pandémie », répond au Journal Alexandre Belzil, pour expliquer l’engouement depuis le début de l’année.
« On voit plus de demandes pour des chalets. C’est peut-être en raison du fait que les voyages vont être limités au cours des prochains mois », poursuit celui qui travaille sous la bannière Via Capitale Sélect. Il a collaboré avec Alexandre Boutet, d’engel & Völkers, pour conclure la transaction.
DURANT LA PANDÉMIE
Chez Sotheby’s International Realty Québec, le courtier Martin Dostie a conclu cinq ventes de plus d’un million depuis janvier. Il souligne toutefois que le mois d’avril a été plus tranquille avec la « pause » du Québec.
« Janvier, février et mars ont été des mois excellents. Depuis le milieu du mois de mai, cela a recommencé. J’ai vendu cette semaine pour 4,7 millions $. J’ai aussi 6 millions $ en offres d’achat », avance M. Dostie.
En avril, le nombre de transactions pour des propriétés de luxe a augmenté de 13 % par rapport à l’an dernier au Québec. Puisqu’une maison se négocie sur plusieurs semaines, l’impact de la pandémie sur ce marché pourrait davantage se faire ressentir au cours des prochains mois.
UNE CENTAINE DE TRANSACTIONS
Patron des bannières Engel & Völkers Québec/montréal et de Mcgill Immobilier, Patrice Groleau affirme également que 2020 s’annonçait une année exceptionnelle en termes de ventes de propriétés de luxe.
Depuis janvier, ses différentes enseignes ont participé à une centaine de transactions dans les sept chiffres.
« Notre début d’année a été phénoménal, affirme l’homme d’affaires. Nous sommes tombés en pause durant le confinement. On espérait que cela ne soit pas trop long. Lorsque cela a repris, nous sommes retombés où nous étions avant la COVID-19 », poursuit-il.
Il précise avoir tout de même conclu plusieurs importantes transactions de façon virtuelle durant la pandémie.
Patrice Groleau estime que le marché des maisons haut de gamme devrait moins souffrir que d’autres secteurs dans l’immobilier, comme les immeubles de bureaux.
« Au cours des prochains mois, je ne crois pas qu’il ait de correction pour les ventes dans les secteurs clés de Québec et de Montréal », prédit-il. Sans surprise, tous les courtiers ont mentionné que les investisseurs étrangers étaient moins présents, au cours des dernières semaines.