Le Journal de Quebec

« On est laissés pour compte »

Les salles d’entraîneme­nt intérieure­s ne savent toujours pas quand elles pourront revoir leur clientèle

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

Le plan du gouverneme­nt pour déconfiner les sports est « complèteme­nt illogique » puisqu’il écarte les sports intérieurs, dénonce le propriétai­re du Club Avantage de Québec.

Tout est prêt pour la réouvertur­e de son centre d’entraîneme­nt qui comprend notamment 14 terrains de tennis et de badminton, ainsi qu’un gym.

Les protocoles de distanciat­ion sont établis et le matériel sanitaire est en place pour que ses clients puissent s’entraîner conforméme­nt aux directives ministérie­lles.

Pourtant, à l’instar des nombreuses salles d’entraîneme­nt à travers le Québec, l’établissem­ent de la rue Bouvier ne sait toujours pas quand il pourra rouvrir ses portes.

« On est laissés pour compte, c’est évident », peste Serge Jacques, propriétai­re du Club Avantage depuis son ouverture en 1979.

« On a tout ce qu’il faut pour recevoir les gens avec les mesures qui sont demandées par la Santé publique. Tout le monde à qui je parle est prêt. Tout ce qui manque, c’est le “go” du gouverneme­nt », jure-t-il.

ATTENTE INTERMINAB­LE

M. Jacques déplore l’omerta de Québec concernant la reprise des activités sportives intérieure­s.

Une dichotomie « inacceptab­le » ajoute l’insulte à l’injure à son sens : pendant que l’accès aux terrains de tennis intérieurs reste proscrit indéfinime­nt, les courts extérieurs sont ouverts au public, souligne M. Jacques.

« Dans une situation ou l’autre, les adversaire­s sont à cent pieds de distance, plaide-t-il. C’est très sécuritair­e comme environnem­ent. C’est comme si le gouverneme­nt s’était dit que tout ce qui est à l’intérieur, on allait s’en occuper plus tard. »

« SITUATION PÉRILLEUSE »

En plus des nombreux centres de conditionn­ement physique, Serge Jacques estime qu’une vingtaine de centres de tennis intérieur font les frais de cette incohérenc­e aux quatre coins de la province.

Si son établissem­ent a pu recommence­r à offrir des services de massothéra­pie le 1er juin, « ce n’est pas le coeur de nos revenus », rétorque l’homme d’affaires.

« Tous les gyms sont en situation périlleuse en ce moment. Il n’y a pas une compagnie qui est structurée pour ne pas avoir de revenus pendant trois mois », clame-t-il.

« Il est temps qu’on pense aux petits entreprene­urs qui vont prendre des années à se relever de ce coup-là ou, du moins, pour ceux qui vont réussir à passer au travers, enchaîne Serge Jacques. On ne demande pas d’argent, on demande juste de rouvrir ! »

« C’EST COMME SI LE GOUVERNEME­NT S’ÉTAIT DIT QUE TOUT CE QUI EST À L’INTÉRIEUR, ON ALLAIT S’EN OCCUPER PLUS TARD. » – Serge Jacques, propriétai­re du Club Avantage

 ?? PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E ?? Le propriétai­re du Club Avantage, Serge Jacques, trouve injuste que les salles d’entraîneme­nt intérieure­s ne puissent ouvrir leurs portes. Il a bien hâte de voir ses terrains de tennis désertés retrouver leurs joueurs.
PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Le propriétai­re du Club Avantage, Serge Jacques, trouve injuste que les salles d’entraîneme­nt intérieure­s ne puissent ouvrir leurs portes. Il a bien hâte de voir ses terrains de tennis désertés retrouver leurs joueurs.

Newspapers in French

Newspapers from Canada