Le taux de chômage a quadruplé dans la région
Les chômeurs de la Capitale-nationale sont maintenant quatre fois plus nombreux que l’été dernier, alors que le taux de chômage mène la charge des indicateurs inquiétants pour la vitalité économique de la région.
Emploi Québec fait état d’un taux de chômage de 12 % dans la Capitale-nationale au mois de mai, alors qu’il était de 9,4 % en avril. Ces chiffres sont bien loin du même taux qui battait des records à l’autre bout du spectre, l’été dernier, avec des creux sans précédent sous les 3 %.
« C’est plus inquiétant que seulement le taux de chômage », relève l’économiste Francis Gosselin, pointant la population active qui a chuté de 2,1 % en mai.
« En ce moment […] il y a des adultes, capables, qui ont arrêté de chercher [de l’emploi]. C’est un phénomène bizarre, observe-t-il. C’est vraisemblable que la [Prestation canadienne d’urgence] soit un facteur explicatif. »
Pendant que les emplois se font plus rares, Québec voit plusieurs de ses commerces disparaître, dont le plus notable récemment est la bannière Sportium sur la rue Bouvier, qui fermera ses portes le 31 juillet.
« On est inquiet de la vitalité économique de nos entreprises. Clairement, c’est quelque chose de préoccupant pour le moment », confie le porte-parole de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ), Étienne Cummings.
« Il y en a qui font la manchette, mais d’autres, non. Indéniablement, on espère en voir le moins possible », s’inquiète M. Cummings.
Les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et du commerce de détail souffrent particulièrement de la crise actuelle, désigne-t-il. L’incertitude économique pèse lourd sur ces entrepreneurs, « mais aussi la santé mentale », insiste le porte-parole.
« Il y a la question de demander si on passe le prochain mois, pour l’entreprise, mais aussi à savoir si la santé mentale va bien pour le prochain mois », s’inquiète M. Cummings.
OPTIMISME
Le déconfinement, heureusement, « donne un souffle » à ces entreprises, croit Étienne Cummings. C’est notamment le cas pour les restaurants, qui pourront reprendre des activités plus significatives à compter du 15 juin.
Autrement, la Capitale-nationale a un profil intéressant pour se tirer d’affaire globalement, estime Francis Gosselin.
« C’est une économie qui allait super bien il y a deux, trois mois. La reprise pour ce type d’économie, où il y avait déjà un sur-plein emploi, c’est très vraisemblable que les choses vont se replacer. », juge-t-il