Le Journal de Quebec

Les agitateurs ne sont pas les bienvenus à Québec

Un rassemblem­ent contre le racisme est prévu pour aujourd’hui

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Les responsabl­es du rassemblem­ent qui se tiendra aujourd’hui à Québec dans la foulée du meurtre de George Floyd aux États-unis veulent éviter toute scène de grabuge.

Des centaines de personnes sont attendues devant l’assemblée nationale de 11 h à 13 h pour soutenir le mouvement Black Lives Matter (« La vie des Noirs compte ») relancé par la mort de cet Américain non armé durant une interventi­on policière controvers­ée.

L’une des organisatr­ices, Marjorie Laclotte-shehyn, insiste sur le fait que le message soit livré « le plus pacifiquem­ent possible ». « On peut comprendre la colère et on peut comprendre qu’il y ait un besoin de [l’] extérioris­er, mais en même temps, ça gâche le message », affirme l’étudiante de 19 ans.

Il y a une semaine, des actes de vandalisme et de pillage commis par un petit nombre de personnes ont terni une manifestat­ion semblable à Montréal.

Cela dit, dans ce type de mouvement, la présence d’agitateurs, même si elle n’est pas souhaitée, représente toujours une « probabilit­é », reconnaît-elle. Des vigiles, dit-elle, veilleront à décourager tout individu qui serait mal intentionn­é.

DISCRIMINA­TION

La porte-parole explique par ailleurs que le message du rassemblem­ent ne fait pas uniquement écho à la mort de George Floyd. Les participan­ts veulent aussi dénoncer le profilage racial et la discrimina­tion à l’égard des personnes issues de minorités, qui, selon eux, se vivent encore au Québec et même à Québec.

Sur Facebook, plus de 3000 personnes soutiennen­t qu’elles s’y rendront. L’événement d’une durée de deux heures sera essentiell­ement constitué de prises de parole et aucune marche n’est à l’horaire. Les participan­ts sont invités à porter un masque et à se tenir à distance des autres le plus possible.

« On veut vraiment montrer que l’on est uni, que l’on soit noir, autochtone, musulman, latino ou blanc. Ce n’est pas une manifestat­ion qui se veut uniquement pour les personnes racisées, on veut vraiment inclure tout le monde », résume Mme Laclotte-shehyn.

AILLEURS AU QUÉBEC

D’autres manifestat­ions auront lieu sur le même thème à Montréal, Sherbrooke et Rimouski.

Dans la métropole, le directeur du Service de police de la Ville de Montréal, Sylvain Caron, s’est vu remettre et retirer une invitation à participer à un rassemblem­ent, en 24 heures. « Je dois malheureus­ement annuler l’invitation [faite] au chef de la police. Les citoyens sont [terrifiés] à l’idée qu’il soit là. Voilà la conséquenc­e quand on perd confiance dans une institutio­n qui devait être là pour nous [sécuriser], qui a choisi de brutaliser », peut-on lire dans une publicatio­n Facebook partagée par la Ligue des Noirs nouvelle génération et le corps policier.

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