Le Journal de Quebec

Une police tolérante et parfois confuse

Le Journal a passé une journée à patrouille­r avec des agents affectés aux appels COVID

- JULES RICHER

La police de Longueuil a choisi l’approche conciliant­e pour appliquer les règles de la santé publique concernant la COVID-19 dans les lieux publics et les résidences de son agglomérat­ion.

Mais à cause des changement­s récents dans les règles gouverneme­ntales, les agents sont parfois un peu confus dans leurs interventi­ons.

Une journée passée avec deux patrouille­urs du Service de police de l’agglomérat­ion de Longueuil (SPAL) affectés aux appels COVID nous a permis de constater que ceux-ci préféraien­t la sensibilis­ation aux constats salés de 1546 $.

« On n’est pas dans la répression du tout. On fait plutôt beaucoup de sensibilis­ation », a affirmé l’agent Martin Giroux, en entrevue.

Pendant la journée, nous avons assisté à cinq interventi­ons, soit trois dans des parcs, une dans un restaurant et une autre dans un centre commercial. Aucun constat n’a été distribué.

Depuis le début de la pandémie, le SPAL a émis 148 de ces constats qui font mal au portefeuil­le. Il s’agit de tout un contraste par rapport à Montréal, où la police en a décerné 2841 jusqu’à maintenant.

AMBIANCE DÉTENDUE

En ce jeudi matin ensoleillé et frais, les promeneurs et les familles ont commencé à arriver dans le parc Michel-chartrand, en plein coeur de Longueuil, pour profiter de la belle journée.

Beaucoup se préparaien­t à casser la croûte. L’ambiance était détendue et les policiers n’ont rien fait pour gâcher les choses.

La règle des rassemblem­ents de 10 personnes maximum semble bien comprise dans le parc.

Mais celle des trois familles par rassemblem­ent l’est beaucoup moins, et ce, même pour les agents.

En réalité, cette règle est une « recommanda­tion » de la santé publique québécoise et non pas une obligation pour les citoyens.

Même les deux patrouille­urs que nous avons accompagné­s ont dû faire des vérificati­ons avant de pouvoir être sûrs de cette distinctio­n.

De toute façon, pour nos agents, le contexte de leurs interventi­ons compte davantage que l’applicatio­n des règles.

DE L’EAU DANS SON VIN

À une table de pique-nique du parc, quatre dames sont assises et partagent un repas de sandwiches aux oeufs et à la salade de poulet acheté au supermarch­é. L’ambiance est animée, la bonne humeur règne, mais la règle des deux mètres n’est pas vraiment respectée.

Les deux policiers ont engagé la conversati­on avec elles, mais ont décidé de ne pas intervenir.

« Ça a été si difficile pour les aînés d’être isolés. Il faut mettre un peu d’eau dans son vin », a illustré l’agent Giroux.

Il y a aussi de la confusion quant aux aires de jeux. L’interdicti­on concernant les aires de jeux a été levée partout au Québec, mais ce sont les municipali­tés qui décident de son applicatio­n.

Croyant l’interdicti­on déjà terminée, notre équipe de policiers a dû se raviser après vérificati­on, puisque ce n’est toujours pas le cas à Longueuil.

Les plaintes quant à la COVID-19 sont récemment passées de 60 à 100 par jour à une dizaine.

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