Fini les aires ouvertes, le « cubicule » est de retour
Pour des entreprises, le succès du déconfinement dépendra des cloisons de Happening
Révérés par certains, détestés par d’autres, les espaces de travail à aire ouverte ont été relégués aux oubliettes par la COVID-19.
Une occasion d’affaires pour Happening, jusqu’ici spécialisée en événementiel.
Il y a trois mois, Pascal Desharnais et son équipe planifiaient le plus important colloque de l’histoire de leur entreprise, qui devait rassembler près de 1500 congressistes américains à la fin de l’été.
Puis vint la COVID-19, annulant tout sur son passage, dont ce sommet et la plupart des autres événements sur lesquels ses collaborateurs et lui travaillaient.
« On s’enlignait vraiment sur une année phénoménale pour nos affaires. Mais au lieu de s’apitoyer sur notre sort, on s’est retroussé les manches. On s’est rappelé que le coeur de notre expertise, c’était la création d’environnements. Et de là a germé l’idée des panneaux [Dé]cloisons », explique-t-il.
Alors que les mesures de sécurité à suivre évoluent de semaine en semaine et qu’une deuxième vague de la pandémie est à prévoir à l’automne, Happening a conçu un système de cloisons fabriquées au Québec, modifiable et adaptable à une multitude d’espaces et de situations, du centre commercial aux fêtes extérieures, en passant par les musées… et les espaces de travail.
Composés d’une base en aluminium, et d’écrans de bois, d’acrylique, de métal ou de plastique recyclé, ils sont modulables et peuvent être nettoyés avec des produits ménagers habituels.
TERMINÉ, LE GRAND ESPACE BONDÉ
Serait-ce le grand retour du « cubicule » ? « Absolument », lance le président de Happening.
Selon une étude réalisée avant la crise par Espace iq, qui offre des espaces de coworking dans plusieurs villes canadiennes, près de 60 % des Canadiens jugent que les distractions en milieu de travail leur font perdre jusqu’à deux heures de productivité par jour.
Pour 58 % des répondants québécois, les espaces de travail partagés mais bruyants étaient le principal coupable.
« C’est clairement la fin des espaces à aire ouverte. Il y aura toujours des espaces partagés, parce qu’avec l’augmentation du télétravail nous serons moins à avoir besoin d’un bureau qui nous est attitré. Mais le grand espace ouvert bondé, c’est fini », dit M. Desharnais.
PLUS QUE DU PLEXIGLAS
Tant qu’à concevoir un nouveau produit, son équipe et lui ont voulu s’assurer qu’il était pleinement adaptable et aussi écologique que possible. Et joli. On est bien loin des vieilles cloisons recouvertes de tissus beige ou grisâtre...
« L’objectif, c’est de conserver l’aspect esthétique des lieux, tout en offrant une protection physique contre le virus. Au début, tout le monde est arrivé avec du plexiglas, et c’est correct. Mais ce n’est pas durable, ce n’est pas vraiment accueillant non plus, et ça va créer des déchets de façon importante. Nous, on voulait faire mieux que ça. »