Le Journal de Quebec

DES AUBAINES… OÙ ÇA ?

Depuis la réouvertur­e des concession­naires automobile­s, les acheteurs s’arrachent littéralem­ent les nouveaux véhicules. En particulie­r les camionnett­es pleine grandeur, ce qui n’est guère étonnant lorsqu’on observe le prix du litre d’essence à la pompe.

- Antoine Joubert

Ainsi, inutile de vous dire que les marchands font actuelleme­nt face à un raz-de-marée de clientèle, ce qui en quelque sorte, leur permet de mettre un baume sur des mois plus difficiles à travers lesquels ils ont dû passer.

Maintenant, n’allez pas croire que les ventes chez les concession­naires ont été complèteme­nt à l’arrêt durant ces deux mois. Car si certains ont volontaire­ment fermé boutique, d’autres se sont retroussé les manches afin de sauver les meubles, ne sachant toutefois peut-être pas qu’une situation problémati­que allait survenir plus tard.

En effet, force est de constater qu’au moment d’écrire ces lignes, la majorité des concession­naires de véhicules nord-américains font actuelleme­nt face à une pénurie alarmante de camionnett­es. Certains n’ont carrément plus d’inventaire, d’autres se rendront jusqu’à la Saint-jeanBaptis­te ou peut-être en juillet. Après quoi, il faudra facilement attendre de six à huit semaines avant que ne débarquent de nouvelles camionnett­es neuves, ce qui nous mène pratiqueme­nt en septembre.

MOINS CAPRICIEUX

Évidemment, les acheteurs qui ont soif de Chevrolet Silverado, GMC Sierra, Ram 1500 et Ford F-150 se montrent moins capricieux dans leur choix, acceptant de composer avec les inventaire­s restants, s’ils ne veulent pas patienter plusieurs mois. Et il semble que la situation soit encore plus alarmante du côté des États-unis, où les cours de plusieurs concession­naires Ford, GM et FCA sont déjà presque vides. Comprenez ainsi qu’avant d’approvisio­nner le Canada, les constructe­urs acheminero­nt des véhicules chez les concession­s américaine­s, où les besoins sont encore plus criants et où les profits sont plus généreux, taux de change oblige.

Pourquoi une pénurie d’inventaire­s ? Il faut d’abord savoir que chez

GM, avant même que le COVID-19 ne frappe à la porte, une grève des employés avait affecté la production de véhicules. Puis, s’en est suivie l’interféren­ce des chemins de fer, qui allait entraver l’achemineme­nt des véhicules à bon port. Les inventaire­s des concession­naires étaient donc déjà plutôt bas avant que ce virus ne vienne chambouler nos vies. Puis, comme on a tout de même réussi à vendre une certaine quantité de véhicules entre le 15 mars et le 15 mai, alors que la production était à l’arrêt complet, les inventaire­s n’ont fait que diminuer.

JUSQU’À L’AUTOMNE

Alors non, ne pensez pas faire l’affaire du siècle en vous présentant chez les concession­naires, surtout vous recherchez un véhicule très en demande. Sans être aussi difficile pour tous, il est clair que l’approvisio­nnement de véhicules pour les concession­naires sera difficile, du moins jusqu’à l’automne.

Une Audi Q3 ? Bonne chance. Une hybride chez Toyota ? Soyez très patient ! Et pour les camionnett­es, peut-être devriez-vous jeter votre dévolu sur la Nissan Titan. La seule avec laquelle vous pourriez faire de bonnes affaires! Car il faut rappeler que dans cette crise, Nissan est sans doute le constructe­ur qui a le plus souffert. Uniquement au Québec, les ventes étaient en baisse de 64% pour le mois de mai, par rapport à l’an dernier. La chute la plus importante de toute l’industrie.

L’ÉLECTRIQUE EN DÉCLIN

Il fallait aussi s’y attendre, la voiture électrique en a pris pour son rhume au cours des derniers mois. Avec un litre d’essence vendu au prix des années 90, plusieurs s’y sont vite désintéres­sés. Parce que pour arriver à équité en faisant le saut d’un Hyundai Kona à essence à une variante électrique, il faudrait à 1$ le litre parcourir près de 400 000 km. Même en tenant compte des généreuses subvention­s.

Évidemment, nous savons très bien que le prix de l’essence risque de regrimper, surtout à l’automne, où le marché de l’automobile devrait également changer de façon drastique. Or, en attendant, plusieurs concession­naires considèren­t leurs voitures électrique­s comme des boulets au pied. Des produits quasi invendable­s, notamment chez Chevrolet, où les Bolt fusionnent presque avec l’asphalte. Alors, envie d’effectuer un virage vert ? Il pourrait alors s’agir dans ce cas du meilleur moment pour le faire.

L’auriez-vous prédit ?

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PHOTO COURTOISIE Au rythme où vont les choses, les concession­naires de constructe­urs américains pourraient faire face à une pénurie de camionnett­es cet été.
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