Une prise de conscience mondiale
C’est probablement une des choses que les dirigeants politiques du monde détestent le plus, en particulier les dictateurs. Une conscience planétaire de plus en plus forte est en train d’émerger.
Les manifestations à travers le monde contre le racisme et la brutalité policière en sont une expression parmi d’autres.
Autrefois, la parole planétaire était l’apanage d’un petit nombre de groupes riches et bien organisés. Quelques religions sont parvenues les premières à diffuser un message planétaire. Le christianisme, le bouddhisme et l’islam ont très bien réussi en ce domaine.
À l’époque moderne, seuls quelques États ont été capables de contrôler leurs messages à l’international : la France, la Grande-bretagne, les ÉtatsUnis, etc. Des multinationales ont aussi pu se permettre ce luxe. Coca-cola en constitue un des meilleurs exemples.
DÉSIRS POLITIQUES COMMUNS
Mais jusqu’à récemment, il n’existait pas de conscience planétaire qui soudait les populations mondiales autour des désirs politiques communs.
La préservation de l’environnement est probablement un des premiers désirs politiques communs de l’humanité. Encore que ce désir soit inégalement compris et réparti.
De même, le racisme et la brutalité policière sont universellement rejetés. La mobilisation mondiale contre ces deux fléaux est propulsée par les réseaux sociaux. En dehors de la volonté des dirigeants politiques. Ceci est nouveau.
DICTATEURS PATHÉTIQUES
Il y a quelque chose de pathétique à entendre des gouvernements dictatoriaux, comme celui de la Chine, se réjouir presque de ce qui arrive aux États-unis et tenter ainsi d’excuser la brutalité policière de leur propre régime.
Comme si les populations chinoises, ou celles d’autres régimes acceptaient la brutalité policière. Comme si cette brutalité, qui à Pékin a débouché sur l’écrabouillement de manifestants par des tanks, avait la moindre ressemblance avec ce qui arrive aux États-unis.
Les manifestations actuelles dans le monde montrent que quand l’horreur frappe, les peuples sont solidaires les uns des autres.
Ils sont solidaires les uns des autres quand une pandémie comme celle de la COVID-19 se répand.
NON MAÎTRISABLE
Les pouvoirs étatiques ne peuvent pas maîtriser cette conscience planétaire. Ni Donald Trump, ni Vladimir Poutine, ni Emmanuel Macron ne peuvent l’endiguer. Même en Chine cette conscience parvient à sauter par-dessus la muraille internet qui est censée isoler les Chinois de l’influence extérieure.
Aux États-unis, cette conscience planétaire est assez forte pour briser les chaînes de commandement de la police et de l’armée.
C’est une erreur de croire que ce qui arrive aux États-unis provient uniquement des États-unis. L’antiracisme possède en effet des racines européennes. Et la brutalité policière génère plus que jamais des échos réprobateurs dans le reste du monde.
Plusieurs soulignent, avec raison, que la mondialisation économique se termine et que le nationalisme économique redevient à la mode.
Mais pendant ce temps, une nouvelle forme de mondialisation est en train de monter, une mondialisation socioculturelle, fondée sur la conscience planétaire. Elle risque de heurter des intérêts politiques et économiques établis.