« Il y a de la discrimination » à Québec
La discrimination envers les personnes noires se vit encore au Québec, et même à Québec, en 2020, ont insisté plusieurs manifestants devant l’assemblée nationale, hier.
« [Il ne faut] pas se voiler la face. Certes, l’ampleur du racisme ici n’est pas comme aux États-unis. Mais les manifestations sont aussi insidieuses. Il y a de la discrimination. On le vit au quotidien, nous, les gens de couleur », soutient Moussa Bienvenu Haba, 40 ans.
PROFILAGE
Le doctorant à l’université Laval soulève plus particulièrement l’enjeu des interpellations policières. « On sent la différence quand on sort le soir. On devient tout de suite un risque, on va se faire contrôler plus que la normale. […] Moi, j’ai beaucoup réduit ma nightlife à cause de ça », affirme-t-il.
La police de Québec répond qu’elle est sensible face à l’enjeu du profilage racial. Cette thématique est abordée lors de formations, explique son porte-parole, Pierre Poirier. Un agent de liaison a été nommé pour créer des liens avec les communautés culturelles. « Il y a peut-être des circonstances qui amènent [les policiers] à faire des vérifications », suggère-t-il.
Dans d’autres situations aussi, des citoyens noirs racontent ne pas toujours être traités équitablement. Sur le marché du travail, par exemple.
« Tu peux te faire virer, tu ne sais pas pourquoi [ou encore] le fait que tu travailles depuis très longtemps et que tu n’as pas d’augmentation de salaire, tu n’as pas d’avancement. Tout ça, ça pèse lourd », affirme Marietou Niang, une résidente de Québec d’origine sénégalaise.
PAROLES BLESSANTES
Il y a aussi les paroles qui blessent et qui fusent encore à l’occasion à l’école ou dans les lieux de travail, ont déploré des participants.
Benoni Lukusa, 21 ans, fait part de son expérience sur les terrains de soccer de Loretteville. « Les émotions prennent le dessus et c’est là que tu peux commencer à entendre certains commentaires. Je peux vous assurer que ça fait mal », dit-il.