L’école en plein air pendant la crise
Chaque jour, les jeunes parcourent une distance de 4 km pour aller et revenir de leur classe en nature
Deux enseignantes au préscolaire de Québec donnent leurs cours dans la forêt, depuis le retour à l’école, pour diminuer les risques de contracter la COVID-19, et améliorer l’apprentissage des élèves.
Depuis le 11 mai, 26 jeunes de maternelle de l’école du Beau-séjour, dans le quartier Saint-émile, se rendent en classe pour terminer leur année scolaire. Toutefois, il s’agit d’une classe plutôt particulière puisqu’elle n’a pas de mur et qu’elle se situe en pleine forêt.
« Avec la COVID-19, les mesures de distanciations sociales et tout… De retourner dans un espace clos pendant plusieurs heures avec des élèves, ça m’effrayait un peu », explique l’une des enseignantes et instigatrices du projet, Marie-ève Giguère.
APPRENDRE EN NATURE
Ainsi, tous les matins, Mme Giguère et sa collègue Anne Gaudet mènent leurs jeunes dans un petit boisé, à un kilomètre de leur école, près du lac à Grenouilles.
À l’aide d’une corde à laquelle sont fixées des « frites » de piscines aux deux mètres, le contingent d’une cinquantaine de mètres parcourt le trajet quatre fois par jour. Ils ne reviennent à l’école que pour le dîner ou lors des jours de pluie, qu’ils passent dans le gymnase l’établissement.
« On trouvait que d’être confinés à un endroit, ça allait à l’encontre de l’enseignement par le jeu préconisé en maternelle, on avait de la misère avec ça », soutient Mme Gaudet qui ajoute que des parents qui ne voulaient pas renvoyer leurs enfants à l’école ont changé d’idée après la présentation du projet.
Cette initiative a également permis à l’école Beau-séjour de libérer un local pour une classe de première année qui doit s’adapter aux nouvelles mesures du gouvernement.
ÇA FONCTIONNE
La nouvelle méthode d’enseignement dont Mme Gaudet et Mme Giguère se font les porte-étendard serait bénéfique pour les élèves, selon une étude américaine publiée en janvier 2018.
Le comportement de deux groupes d’enfants de 9 et 10 ans pendant dix semaines a été analysé pour mesurer l’impact d’une immersion en nature suivie d’un apprentissage « régulier » en classe.
Des 100 pairs d’éléments de comparaison étudiés, 61 présentaient une amélioration du climat de participation en classe si elle suivait une période « nature ».