Le Journal de Quebec

DES EXTRAITS TOUCHANTS

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« JE L’AIME COMME UN FOU »

« Il y a eu un déclic dans ma tête : je ne prends plus ça, cet abus-là », déclare une femme sur un ton déterminé. Elle n’en peut plus des paroles blessantes de son conjoint.

« Est-ce que c’est ça, de la violence verbale ? Comment évaluer ça ? »

Rien dans cet appel ne laisse croire que la COVID-19 joue un rôle dans l’histoire. Mais avec la crise, « il y a beaucoup de chicanes de couple », remarque le coordonnat­eur Jonathan Brazeau.

Plus tard, un homme raconte que sa conjointe l’a quitté il y a quelques semaines et s’est rapidement mise en couple avec quelqu’un d’autre.

« Moi, je l’aime comme un fou. J’en vois plus clair. […] J’aurais juste le goût d’aller varger dans sa porte » pour obtenir des explicatio­ns.

Mais le fait de parler à M. Brazeau « le calme », avoue-t-il.

JASER DE TRUMP

« Ce maudit virus-là, ça vient de la Chine. C’est pour ça qu’on est pognés avec ça », dit un des appelants.

Un autre se met à critiquer le président américain, Donald Trump.

Derrière ces digression­s, on sent un besoin de jaser, de partager ce qui habite le quotidien.

Plutôt que d’embarquer dans un débat sur l’actualité, M. Brazeau ramène doucement la personne vers ce qu’elle vit.

« Le but est de la laisser s’exprimer », tout en l’orientant, explique-t-il.

« DIFFICILE, LA VIE »

« Je trouve ça vraiment difficile, la vie », articule une femme au bout du fil.

Plusieurs appelants sont aux prises avec des problèmes de santé mentale chroniques, explique M. Brazeau. Certains sont des habitués des groupes de soutien, comme les Alcoolique­s anonymes. Or, beaucoup de ces activités sont sur pause en raison de la pandémie.

Quant à ceux qui sont suivis par un travailleu­r social ou un psychiatre, ils auraient parfois besoin de plus d’une rencontre hebdomadai­re.

« La ligne d’écoute vient combler tous les trous qui restent », constate le coordonnat­eur d’écoute Entraide.

SOLITUDE TOTALE

Le dernier appel de la soirée révèle une solitude totale. Une dame qui en veut à une connaissan­ce qui a cessé de lui parler.

« Ça me rend malade. C’est comme si elle m’avait mise dans les poubelles. »

Au fil des mots, on finit par comprendre qu’elle a perdu sa seule amie. Qu’elle la fréquentai­t pour être un peu moins « toute seule ».

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