Le ton monte à Montréal
L’offensive contre les Blancs, qui comme moi s’interrogent sur le concept de racisme systémique que l’on applique au Québec, s’alimente aux événements qui se déroulent aux États-unis depuis le meurtre sadique de George Floyd par quatre policiers, à Minneapolis.
D’ailleurs, sur la planète entière, des foules manifestent pour dénoncer le racisme. Avec comme conséquence que la COVID-19, dont les retombées s’estompent, a quitté la une des journaux. Cependant, personne ne s’inquiète sur le fait que des dizaines de milliers de manifestants défilent tous les jours, les uns entassés sur les autres, sans aucune distanciation physique.
Au Canada et au Québec, le racisme américain est comparé à celui qui existe chez nous. Le premier ministre Trudeau, après son long silence aussi théâtral qu’ambigu au sujet du comportement de Donald Trump, a immédiatement fait référence au racisme rampant et galopant à l’intérieur du Canada. Car, c’est bien connu, Justin Trudeau, tout comme beaucoup de Canadiens et de Québécois, pratique l’autoflagellation en cette matière.
VICTIMISATION
Prenons l’exemple des inspirés du Plateau-mont-royal, qui occupent une place prépondérante sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias traditionnels.
Ayant choisi le camp de la victimisation, ils imposent dans le débat public des arguments sans queue ni tête. Le terme « racisme systémique », qui revient constamment dans les condamnations, est devenu de la sorte vide de sens. Car il décrit une réalité qui s’applique à toutes les sociétés du monde.
La discrimination systémique s’exerce partout. Par exemple, si la police recherche un Noir associé aux gangs de rue, elle ne se rendra pas d’abord dans un CHSLD pour faire enquête. Les humains vivent dans des rapports de pouvoir, c’est un fait. Entre l’adulte et l’enfant, l’enseignant et son élève, le riche et le pauvre, le fort et le faible. Mais cette discrimination généralisée dans les pays où les droits humains sont valorisés est limitée par des lois qui en limitent l’exercice. Au nom de l’égalité.
Aux États-unis, les Noirs étaient totalement discriminés. Sans droit, sans statut, comme tous les esclaves. Leur sort terrible n’a cessé qu’au prix d’une guerre civile et des luttes héroïques menées par les Noirs eux-mêmes avec l’appui de Blancs. Mais les Blancs racistes n’ont pas pour autant disparu. Ils existent dans toutes les sphères sociales, se croyant supérieurs, et sont protégés par les institutions de certains États.
L’AUTRE
Il existe des racistes au Québec. Ils sévissent sur les réseaux sociaux, mais ils font profil bas là où ils exercent leur discrimination. On les retrouve dans toutes les classes sociales. Et ils savent se cacher derrière la rectitude politique. Ce sont les plus vicieux. Ils existent aussi au sein des communautés culturelles et religieuses. La peur de l’autre, qui définit avant tout le raciste, explique leur haine.
La pandémie actuelle n’est pas particulièrement favorable à la réflexion, à la nuance et au calme. Le débat exporté des États-unis de Trump ne peut s’imposer chez nous dans les mêmes termes sans nous mettre en danger collectivement. Car le déraillement social sur le thème du racisme pourrait nous mener là où personne ne voudrait aller. On ne pourra conjuguer la profonde crise économique qui s’annonce avec des agitations sociales à caractère racial.
Le sang-froid et la prudence doivent s’imposer