Les Européens se joignent au mouvement
L’indignation provoquée par la mort de l’afro-américain George Floyd a embrasé le reste de la planète
MADRID | (AFP) De Bristol à Budapest en passant par Madrid et Rome, des dizaines de milliers d’européens ont rejoint hier les manifestations contre le racisme, prolongeant la vague de protestation déclenchée aux États-unis par la mort d’un homme noir asphyxié par un policier blanc à Minneapolis.
Quelque 3000 personnes, selon la préfecture de Madrid, se sont rassemblées à la mi-journée devant l’ambassade des États-unis à Madrid. Noirs et Blancs, ils ont dénoncé la mort de George Floyd, un Africo-américain de 46 ans, répétant ses derniers mots « Je ne peux pas respirer », et chantant « Pas de paix sans justice ».
À Rome, une manifestation imprévue a réuni sur la vaste Piazza del Popolo des milliers de jeunes qui se sont agenouillés en silence, le poing levé, pendant neuf minutes, le temps pendant lequel un policier a appuyé son genou sur le cou de George Floyd jusqu’à sa mort. En se relevant, ils ont crié : « Je ne peux pas respirer ! »
Bravant l’interdiction des autorités, des milliers de Britanniques ont manifesté à Londres, pour la deuxième journée consécutive, mais aussi dans d’autres villes du Royaume-uni, notamment à Bristol.
Dans cette ville du sud-ouest de l’angleterre au passé esclavagiste, une statue du négrier Edward Colston a été déboulonnée puis piétinée par les manifestants, une fois tombée au sol, selon des images de la BBC.
PROTESTATION VIRTUELLE
En Thaïlande où une manifestation antiraciste avait été interdite, plus de 200 personnes ont participé à une protestation virtuelle, se connectant sur le site de conférence Zoom pour visionner des vidéos sur le mouvement « Black Lives Matter » (« les vies des noirs comptent ») et lever le poing contre les violences policières.
Les manifestants madrilènes ont eux aussi mis un genou à terre en levant le poing. Ils ont ensuite marché pacifiquement jusqu’à l’emblématique Puerta del Sol, au coeur de la capitale.
PROJET DE LOI
Aux États-unis, les démocrates ont appelé hier à une transformation profonde de la police.
Plusieurs élus démocrates veulent s’attaquer à ce qu’ils estiment être le fruit d’un racisme qui gangrène l’histoire des États-unis depuis l’esclavage, en présentant aujourd’hui devant le Congrès une loi pour réformer la police dans l’ensemble des États-unis.
Le « Justice and Policing Act » qui sera présenté devant les deux chambres entend entre autres créer un registre national pour les policiers commettant des bavures, rendre plus faciles les poursuites judiciaires contre les agents, repenser leur recrutement et leur formation, a détaillé une élue afro-américaine, Karen Bass.