Les restaurants en ont ras le bol d’ubereats
Le gouvernement du Québec tarde à réduire les frais
« COMME N’IMPORTE QUELLE ENTREPRISE, LES SERVICES COMME UBEREATS DOIVENT ÊTRE ENCADRÉS. 30 % C’EST TROP. »
– Rodrigo Marholz, copropriétaire du Pub Lord Williams
Alors que plusieurs villes et gouvernements interviennent pour réduire les frais exorbitants des services de livraison comme Ubereats, Foodora et autre Skipthedishes, le Québec persiste à ne rien faire, au grand dam des restaurateurs.
Rodrigo Marholz, le chef et copropriétaire du Pub Lord Williams dans la Petite-bourgogne, à Montréal, qualifie de « mal nécessaire » ces services dont la popularité a littéralement explosé avec la COVID-19.
« Il y a du bon, parce qu’avec leurs applications et sites web, ils nous offrent une infrastructure pour augmenter notre clientèle par la livraison. [...] Qu’ils prélèvent un certain pourcentage de la commande, c’est normal, mais prendre de 10 % à 30 % de la facture, c’est énorme », dit-il.
Happés de plein fouet par la fermeture des bars et restaurants, ces services sont, avec les commandes pour emporter, les seules sources de revenus du Lord Williams.
Et l’impact des frais exigés se fait sentir dans cette industrie où les marges de profits sont déjà minimes, avoisinant souvent les 10 %.
Comme l’association Restauration Québec (ARQ), M. Marholz aimerait que Québec emboîte le pas à San Francisco, par exemple, où la Ville a limité ces frais à 15 %, pour toute la durée de la pandémie.
UNE QUESTION DE SURVIE
New York, Washington, Seattle et Los Angeles ont aussi limité ces frais, et une mesure semblable est à l’étude en Ontario.
Mais pas le Québec, déplore François Meunier, de L’ARQ, qui représente les restaurateurs de la province.
« C’est une question qui est très importante pour la survie des restaurants. Il faut agir, et vite », dit-il.
Son organisme a d’ailleurs fait plusieurs représentations et déposé un mémoire en ce sens. Celles-ci sont toutefois restées lettre morte jusqu’à maintenant.
Quoi qu’il en soit, une porte-parole du ministre de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation, André Lamontagne, a soutenu « être à l’écoute » des besoins exprimés par l’industrie.