Le Journal de Quebec

Grâce à Hershel Walker...

- STÉPHANE CADORETTE

Dans le monde du sport profession­nel, l’échange de Hershel Walker est considéré comme l’un des pires de l’histoire. Par un drôle de concours de circonstan­ces, ce troc a servi la cause de Montréal dans sa quête pour une franchise de la Ligue mondiale.

Le 12 octobre 1989, les Vikings du Minnesota payaient un prix gargantues­que pour mettre la main sur le porteur de ballon étoile des Cowboys de Dallas. En retour, ils cédaient quatre joueurs, mais surtout, leurs choix de première, deuxième et sixième ronde en 1990, leurs choix de première et deuxième ronde en 1991, ainsi que leurs trois premiers choix en 1992.

Les Cowboys ont ainsi érigé une dynastie et remporté trois fois le Super Bowl dans les années 1990, tandis que

Walker n’a joué que trois saisons à Minneapoli­s.

Le lien avec la Machine dans tout ça? Mike Lynn, qui était le président de la Ligue mondiale, avait auparavant été le directeur général des Vikings, qui avait effectué ladite transactio­n. C’est lui que Roger Doré a dû convaincre qu’il avait tout pour diriger la nouvelle franchise à Montréal. « Mes connaissan­ces de football étaient limitées, mais en prenant mon vol, j’avais parlé avec quelqu’un qui me demandait ce que j’allais faire au Minnesota. Je lui avais dit que je rencontrai­s Mike Lynn, et il m’avait raconté tout à propos de l’échange Hershel Walker.

« Quand j’ai rencontré M. Lynn, il n’était pas convaincu de mes compétence­s en football. Tout bonnement, je lui avais lancé : Et vous? Vous venez d’échanger la moitié de votre club pour Hershel Walker! Disons qu’il en avait perdu son dentier! Il a dû apprécier mon audace parce qu’il a ensuite accepté. Quand tu veux quelque chose, tu dois tout faire pour l’avoir », rigole M. Doré.

DANS LA COUR DES GRANDS

Expérience ou pas, Roger Doré s’est vite retrouvé parmi les bonzes du football, notamment Dan Rooney, qui était le propriétai­re des Steelers de Pittsburgh et qui était impliqué dans la fondation de la Ligue mondiale.

« La première fois que tu t’assois à la même table que lui, ça fait drôle. Je me souviens que l’une des choses qu’il m’a dites, c’est ‘‘quand tu gagnes, fête ça fort parce que ça ne dure pas longtemps’’. Il a eu bien raison, mais je ne garde pas de mauvais souvenirs de la Machine. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada